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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Les candidats qui ont une opinion vis à vis du droit à une langue autochtone


En vue des élections législatives Pour Que Vivent Nos Langues avait posé la question aux candidats : que ferez vous pour les langues régionales ? Les réponses en ligne...



La carte interactive proposée par PQVNL
La carte interactive proposée par PQVNL

Dans la seconde circonscription du Var, Claire Gago-Chidaine (Régions et Peuples Solidaires) agira, si elle est élue, pour supprimer le passage de l’article 2 de la Constitution française qui fait du français la langue de la République, car cet article est systématiquement interprété comme exclusif des autres langues. Elle agira aussi en faveur de la co officialité des langues régionales là où les collectivités en font la demande.

 

Idem avec Urrutiketxea Egoitz dans la quatrième circonscription des Pyrénées Atlantiques (RPS aussi) qui agirait au Parlement pour légaliser l’enseignement immersif des langues autochtones, et pour une « politique volontariste agissant sur l'utilisation des langues régionales dans tous les secteurs de la vie publique »

 

De son côté, Sardin Geoffroy, candidat d’Ensemble (Maj. Prés.) en Haute Vienne estime que le consensus autour de la Loi Molac de protection des langues patrimoniales suffit, il serait donc inutile de procéder à la révision constitutionnelle que souhaite Claire Gago-Chidaine. Toutefois il se dit favorable à un statut de co-officialité de ces langues, quand leur usage populaire le suppose et que les collectivités le demandent.

 

Dans les Bouches-du-Rhône, treizième circonscription le candidat Nupes Pierre Dharréville (en pratique affilié au PCF) est favorable à une révision constitutionnelle de l’article 2. Il avait voté la Loi Molac, bien que réservé sur le financement communal d’écoles associatives hors commune qui ne propose pas d’enseignement bilingue. Pour lui l’État doit avoir un rôle moteur et dynamique en faveur de l’enseignement des langues régionales, sans faire supporter le poids et la responsabilités aux seules collectivités locales.

 

Une centaine de circonscriptions électorales, tant en Occitanie qu’en Bretagne ou d’autres régions à forte imprégnation d’une langue autochtone a vu des candidats à la députation (le RN n’a pas été questionné) répondre à un questionnaire concis de Pour Que Vivent Nos Langues, la fédération associative créée à l’automne 2019 pour pousser à l’adoption de mesures en faveur des langues régionales en France.

 

Le questionnaire, annoncé dans Aquò d’Aquí voici plusieurs mois, rend ses résultats, disponibles ici. Une pièce à consulter, avant d’aller voter.

Ici l'analyse de deux cents réponses au questionnaire via la Felco (enseignants du public en occitan)

 

 


Vendredi 10 Juin 2022
Michel Neumuller




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