Alain Guiony : "le galoubet tambourin, c'est le règne de la diversité, entre tradition et création" (photo MN)
Alan Guiony, vous êtes président Di Venturié, l’association organisatrice du Festival du tambourin, une dizaine de concerts entre le 3 et le 10 avril dans le pays d’Aix. Mais d’où vient-il ce festival ?
Le premier festival du tambourin n’en fut pas vraiment un…En 1984 nous rendions hommage au fondateur de l’Académie du Tambourin, le félibre François Vidal (1832-1911), et quelques tambourinaires ont joué à cette occasion. De là est partie l’idée d’un festival, qui en réalité commença en 1986.
Toutes les tranches d’âge sont représentées parmi les artistes, ce qui est frappant est de voir que nombre de jeunes pratiquent cet instrument on ne peut plus traditionnel.
Les jeunes s’y mettent d’abord parce qu’en famille cette tradition de l’instrument existe. C’est le terreau principal. Le même que pour la maintenance de la langue d’oc. Ensuite, bien sûr, quand des spectacles tels qu’en organisent les Venturié soutiennent la pratique, celle-ci se porte mieux. L’action du Conservatoire de musique du pays d’Aix fait partie de ce soutien, puisqu’une classe d’instruments traditionnels, qu’anime Sébastien Bourrely, permet de progresser dans la pratique du couple galoubet-tambourin. Le Conservatoire joue d’ailleurs un autre rôle, puisque cette année, il accueille nos manifestations aixoises, dans le cadre du festival, qui lui déploie ses concerts dans tout le pays d’Aix.
Le premier festival du tambourin n’en fut pas vraiment un…En 1984 nous rendions hommage au fondateur de l’Académie du Tambourin, le félibre François Vidal (1832-1911), et quelques tambourinaires ont joué à cette occasion. De là est partie l’idée d’un festival, qui en réalité commença en 1986.
Toutes les tranches d’âge sont représentées parmi les artistes, ce qui est frappant est de voir que nombre de jeunes pratiquent cet instrument on ne peut plus traditionnel.
Les jeunes s’y mettent d’abord parce qu’en famille cette tradition de l’instrument existe. C’est le terreau principal. Le même que pour la maintenance de la langue d’oc. Ensuite, bien sûr, quand des spectacles tels qu’en organisent les Venturié soutiennent la pratique, celle-ci se porte mieux. L’action du Conservatoire de musique du pays d’Aix fait partie de ce soutien, puisqu’une classe d’instruments traditionnels, qu’anime Sébastien Bourrely, permet de progresser dans la pratique du couple galoubet-tambourin. Le Conservatoire joue d’ailleurs un autre rôle, puisque cette année, il accueille nos manifestations aixoises, dans le cadre du festival, qui lui déploie ses concerts dans tout le pays d’Aix.
Un instrument de salon qui mérite le devant de la scène
Certains pratiquent une tradition d’interprétariat sans compromis, alors que des compositeurs tels le Grec Alexandros Markeas*, s’emparent du galoubet tambourin pour faire tout à fait autre chose…
La diversité est reine en matière de galoubet-tambourin. A côté de formations et d’interprètes qui restent dans le strict cadre du traditionnel, le public peut entendre un novateur populaire comme Le Condor (Jean-François Gérold, qui jouera au moment du Festival, mais dans le cadre d’un concert prévu dès avant), ou de discrets créatifs. Car, sans s’en glorifier, bien des compositeurs créent, dans le cadre de l’intime. Un tel pour la naissance de sa fille, tel autre pour l’anniversaire du mariage de proches…Le répertoire augmente dans la semi-clandestinité. C’est un instrument de salon, il ne tonne pas, pour lui on doit prêter l’oreille, et il est considéré comme trop traditionnel par ceux qui commentent la musique.
Récemment encore on a entendu un humoriste de radio se moquer d’une conseillère culturelle de collectivité locale. Parmi les éléments la disqualifiant, selon celui-ci, il y avait le fait qu’elle joue du galoubet-tambourin.
Voilà, tout est dit. C’est la pratique sérieuse d’instruments sérieux, qui n’est pas vue comme sérieuse. Si l’on en jouait sans costume traditionnel, en époussetant le décorum, cela serait vu différemment, sans doute. Mais j’invite les mélomanes à s’intéresser à la musique elle-même, pour en découvrir la richesse. On s’apercevra alors, même si écorner la tradition ne plaira pas à tous, que le galoubet-tambourin peut avoir la même place que le piano ou d’autres instruments. Dans cette normalité méritée, on verrait de nombreux nouveaux amateurs s’y intéresser. Allez savoir si demain un grand compositeur ne sortirait pas de là ?
On n’évitera pas que, considéré de Paris, nos instruments emblématiques soient vus de façon réduite, ainsi que la Provence, regardée comme pays du pastis. Là, on n’y peut rien, c’est un peu triste, mais traçons notre route sans nous intéresser à ce phénomène !
*Légendes, pour solistes et quarante galoubets-tambourins. Commande du Chantier; Créé à Correns en mai 2014.
La diversité est reine en matière de galoubet-tambourin. A côté de formations et d’interprètes qui restent dans le strict cadre du traditionnel, le public peut entendre un novateur populaire comme Le Condor (Jean-François Gérold, qui jouera au moment du Festival, mais dans le cadre d’un concert prévu dès avant), ou de discrets créatifs. Car, sans s’en glorifier, bien des compositeurs créent, dans le cadre de l’intime. Un tel pour la naissance de sa fille, tel autre pour l’anniversaire du mariage de proches…Le répertoire augmente dans la semi-clandestinité. C’est un instrument de salon, il ne tonne pas, pour lui on doit prêter l’oreille, et il est considéré comme trop traditionnel par ceux qui commentent la musique.
Récemment encore on a entendu un humoriste de radio se moquer d’une conseillère culturelle de collectivité locale. Parmi les éléments la disqualifiant, selon celui-ci, il y avait le fait qu’elle joue du galoubet-tambourin.
Voilà, tout est dit. C’est la pratique sérieuse d’instruments sérieux, qui n’est pas vue comme sérieuse. Si l’on en jouait sans costume traditionnel, en époussetant le décorum, cela serait vu différemment, sans doute. Mais j’invite les mélomanes à s’intéresser à la musique elle-même, pour en découvrir la richesse. On s’apercevra alors, même si écorner la tradition ne plaira pas à tous, que le galoubet-tambourin peut avoir la même place que le piano ou d’autres instruments. Dans cette normalité méritée, on verrait de nombreux nouveaux amateurs s’y intéresser. Allez savoir si demain un grand compositeur ne sortirait pas de là ?
On n’évitera pas que, considéré de Paris, nos instruments emblématiques soient vus de façon réduite, ainsi que la Provence, regardée comme pays du pastis. Là, on n’y peut rien, c’est un peu triste, mais traçons notre route sans nous intéresser à ce phénomène !
*Légendes, pour solistes et quarante galoubets-tambourins. Commande du Chantier; Créé à Correns en mai 2014.