Longtemps nos chaînes de télévision publique régionale ont cherché à réduire à leur plus simple expression les émissions en langue régionale.
Calées à des heures de basse audience, pour une demi-heure hebdomadaire, elles sont supprimées dès que le moindre évènement sportif mobilise les caméras.
Calées à des heures de basse audience, pour une demi-heure hebdomadaire, elles sont supprimées dès que le moindre évènement sportif mobilise les caméras.
Surveillées étroitement, contraintes à sous titrer mot à mot ce qui s'y dit en occitan, elles ont été acceptées comme un mal nécessaire par les directions de France 3 en région, contraintes par un cahier des charges qu’elles n'ont que rarement cherché à positiver.
Avec une maigre demi-heure hebdomadaire en matinée, la chaîne régionale en Provence est surement un bon exemple de cet art de marcher à reculons. Aujourd’hui ce sont ces directions qui peuvent s’inquiéter. Leurs stations sont en perte d’audience rapide et sévère. Et les émissions en langue régionale n’y sont pour rien. On pourrait même leur conseiller de les doter de moyens pour espérer garder une raison d'être.
Dans certaines régions, 50% de l’audience aurait été perdue en cinq ans. Le compte rendu d’une récente entrevue entre la ministre de la Culture Aurélie Filippetti et des représentants syndicaux de France 3 le révèle.
Le11 mars dernier à l’occasion d’une visite de la ministre en Bretagne, elle avait reçu les syndicalistes. Leur discours a été on ne peut plus clair : « si on supprime l’aspect régional de France 3, cette chaîne n’aura plus aucune raison d’être » ont-ils carrément dit.
En cause la minoration des éditions locales que cette chaîne organise elle-même. Essayez de chercher votre France 3 Région via la box de votre TV ! Vous la trouverez surement, mais après un bon moment de recherche, très loin dans la liste des centaines de chaînes dont vous disposez.
Ces chaînes publiques régionales n’ont pas la maîtrise de leur créneau de diffusion, ne peuvent donc valoriser la connaissance qu’elles ont de leur public, comme si elles passaient leur temps à fuir leurs téléspectateurs. Les chaînes privées qui, maintenant, fleurissent à leurs côtés, elles, bénéficient de cette autonomie, et peuvent donc faire concurrence avec succès à la télévision publique.
Et avec l’audience qui baisse, il faut s’attendre à la décrue des crédits qui permettent à ces stations d’assurer encore une certaine qualité.
Lors de la réunion que nous évoquons ici, la ministre a toutefois montré une certaine volonté de maintenir ce service public télévisuel, en particulier en favorisant la diffusion d’émissions en langue régionale. Elles témoignent du souci de proximité des chaînes publiques en régions. On s'en aperçoit enfin au Palais, tant mieux.
Mme Filippetti aurait ainsi demandé au directeur de France Télévision, Rémy Pflimlin, « de s’appuyer sur la présence des langues régionales pour donner la priorité à ces régions-là » (les régions où s’exprime une langue régionale, ndlr) selon le compte rendu syndical de la rencontre.
Et la ministre d’affirmer que le Comité des Langues Régionales, créé début mars, auditionnera les responsables de France Télévision, et en particulier de France 3. Les directeurs frileux ou défavorables à l’expression des langues qu’ils doivent favoriser devraient opérer leur salutaire changement de mentalité, si possible avant ces auditions.
La problématique des émissions en langue régionale à France 3 Régions n’est pas séparable de celle de l’audience générale de ces stations. Plus le public les boude, moins il a de chances de tomber un jour sur une des émissions en breton, occitan ou basque qui les aideraient à s’ancrer mieux dans leur région.
Or, pour sauver nos stations régionales, véhicule des émissions en langue régionale que nous appelons de nos vœux, il faut que France Télévisions leur lâche la bride. Elles doivent pouvoir être maîtres de leurs programmes et recevoir les moyens de les réussir. Qu'on leur fixe un cahier des charges, qu'on vérifie scrupuleusement qu'il est respecté, mais qu'on leur laisse la liberté des moyens d'y parvenir.
Elles y gagneraient, ces chaînes, le respect et l’audience du public de leur région, sans lequel leur existence n’a pas de sens. En jouant la proximité, elles se donneraient une chance sérieuse de remonter la pente.
Avec une maigre demi-heure hebdomadaire en matinée, la chaîne régionale en Provence est surement un bon exemple de cet art de marcher à reculons. Aujourd’hui ce sont ces directions qui peuvent s’inquiéter. Leurs stations sont en perte d’audience rapide et sévère. Et les émissions en langue régionale n’y sont pour rien. On pourrait même leur conseiller de les doter de moyens pour espérer garder une raison d'être.
Dans certaines régions, 50% de l’audience aurait été perdue en cinq ans. Le compte rendu d’une récente entrevue entre la ministre de la Culture Aurélie Filippetti et des représentants syndicaux de France 3 le révèle.
Le11 mars dernier à l’occasion d’une visite de la ministre en Bretagne, elle avait reçu les syndicalistes. Leur discours a été on ne peut plus clair : « si on supprime l’aspect régional de France 3, cette chaîne n’aura plus aucune raison d’être » ont-ils carrément dit.
En cause la minoration des éditions locales que cette chaîne organise elle-même. Essayez de chercher votre France 3 Région via la box de votre TV ! Vous la trouverez surement, mais après un bon moment de recherche, très loin dans la liste des centaines de chaînes dont vous disposez.
Ces chaînes publiques régionales n’ont pas la maîtrise de leur créneau de diffusion, ne peuvent donc valoriser la connaissance qu’elles ont de leur public, comme si elles passaient leur temps à fuir leurs téléspectateurs. Les chaînes privées qui, maintenant, fleurissent à leurs côtés, elles, bénéficient de cette autonomie, et peuvent donc faire concurrence avec succès à la télévision publique.
Et avec l’audience qui baisse, il faut s’attendre à la décrue des crédits qui permettent à ces stations d’assurer encore une certaine qualité.
Lors de la réunion que nous évoquons ici, la ministre a toutefois montré une certaine volonté de maintenir ce service public télévisuel, en particulier en favorisant la diffusion d’émissions en langue régionale. Elles témoignent du souci de proximité des chaînes publiques en régions. On s'en aperçoit enfin au Palais, tant mieux.
Mme Filippetti aurait ainsi demandé au directeur de France Télévision, Rémy Pflimlin, « de s’appuyer sur la présence des langues régionales pour donner la priorité à ces régions-là » (les régions où s’exprime une langue régionale, ndlr) selon le compte rendu syndical de la rencontre.
Et la ministre d’affirmer que le Comité des Langues Régionales, créé début mars, auditionnera les responsables de France Télévision, et en particulier de France 3. Les directeurs frileux ou défavorables à l’expression des langues qu’ils doivent favoriser devraient opérer leur salutaire changement de mentalité, si possible avant ces auditions.
La problématique des émissions en langue régionale à France 3 Régions n’est pas séparable de celle de l’audience générale de ces stations. Plus le public les boude, moins il a de chances de tomber un jour sur une des émissions en breton, occitan ou basque qui les aideraient à s’ancrer mieux dans leur région.
Or, pour sauver nos stations régionales, véhicule des émissions en langue régionale que nous appelons de nos vœux, il faut que France Télévisions leur lâche la bride. Elles doivent pouvoir être maîtres de leurs programmes et recevoir les moyens de les réussir. Qu'on leur fixe un cahier des charges, qu'on vérifie scrupuleusement qu'il est respecté, mais qu'on leur laisse la liberté des moyens d'y parvenir.
Elles y gagneraient, ces chaînes, le respect et l’audience du public de leur région, sans lequel leur existence n’a pas de sens. En jouant la proximité, elles se donneraient une chance sérieuse de remonter la pente.