Un projet d’école bilingue à Nice Saint-Roch


L’idée est partie de parents d’élèves dont les enfants fréquentent une école à pratique isolée d’occitan. Une association est née, s’est affiliée à Oc Bi et s’apprête à déposer une demande auprès de l’Inspection d’Académie 06.



Fanny Peretti : "si les enfants accrochent au niçois, c'est que c'est bon pour eux!" (photo Joëlle Thierry DR)
L’Education Nationale pourrait voir ouvrir sa première école bilingue à Nice, si tout se passe bien avec l’Inspection d’Académie à Nice comme l’espère l’association Countéa, qu’a créé en avril dernier Fanny Peretti, une mère de trois enfants. Son projet c’est de commencer dès la rentrée 2012, par une classe maternelle.
 
L’Ecole des Orangers, dans le quartier St-Roch serait volontaire, avec un enseignant doté du certificat de langue régionale nécessaire. « Nous sommes aujourd’hui quinze parents volontaires dans ce projet, et nous avons créé l’association, affiliée à Oc-Bi, une fédération de parents d'élèves dédiée à l’enseignement bilingue » précise la présidente de Countéa Nissa. La classe recruterait hors secteurs scolaire en raison de son originalité.
 
Le projet est soutenu par l’Association des Professeurs de Langue Régionale (APLR), affiliée à la Felco, la Fédération des enseignants de langue et culture d’oc. Son président, Olivier Pasquetti, un adjoint au maire de Nice, Jean-Marc Giaume, et un vice-président du Conseil Général, Benoît Kandel, étaient le 14 septembre au soir, avec les représentants de l’association Nissart per Tougiou, à un concert de Nux Vomica, donné en soutien au projet.
 
« Tout a commencé simplement : le maître d’école faisait chanter les enfants en occitan, mon fils a adoré, et avec quelques parents on s’est dit que, si les enfants accrochaient, c’était bénéfique sur un plan pédagogique » nous dit Fanny Peretti. «  Comme les grands parents étaient ravis et se remettaient à parler en écoutant chanter les petits, on a pensé que le lien entre génération pouvait être préservé si les enfants apprenaient le niçois ».

Quinze parents ont déclaré leur intention, il en faudrait cinq de plus, quel que soit leur quartier

Fanny Peretti, JM Giaume, Benoît Kandel, Olivier Pasquetti (APLR) autour de Gigi de Nissa, au cours de la soirée de soutien au projet d'école bilingue publique (photo XDR)
Fanny Peretti a construit le projet en recherchant des soutiens qui limiteraient les risques d’échec. Son devenir dépend d’une autorisation de l’Inspection d’Académie des Alpes-Maritimes. « J’attends un rendez-vous avec Mme le Recteur d’Académie de Nice, mais ce sera l’Inspection académique 06 qui sera décisionnaire ». Aucune demande n’a encore été formulée auprès de cette administration. Cela devrait être fait sous peu. Il fallait d’abord s’assurer que le projet tiendrait la route.
 
Aucun contact n’a non plus encore été établi avec le conseiller de la rectrice pour la langue occitane. Langue occitane ? « Nous employons uniquement le terme de « niçois », même s’il est clair que pour moi c’est une variété de l’occitan. Seulement nous avons voulu coller à la terminologie des textes qui encadrent cet enseignement ». Priorité à l’efficacité.
 
Le projet de Countéa s’est tout de suite porté sur l’enseignement public. Fanny Peretti n’a pas été tentée par la création d’une Calandreta. « Nous avons voulu un enseignement bilingue, pas en immersion complète. Le projet pour nous devait être inscrit dans l’Education Nationale, ouvert à tous. Ça n’existe pas à Nice, il s’agirait donc d’une première ».
 
Fanny Peretti est née Cairaschi, dans la famille de Richard, l’acteur du « Bar des Oiseaux  » dont les spectacles de café-théâtre sont construits avec la langue occitane. Le terrain familial était propice, elle a entendu fréquemment parler occitan, le comprend mais ne le parle pas. « Je prends des cours, ça va revenir ! » nous dit-elle. On entendra parler occitan aussi sur le chemin de l’école des Orangers.

Mardi 18 Septembre 2012
Michel Neumuller