Patrici Gauthier, Grand Prix Littéraire de Provence. Un leit-motiv, favoriser le passage de la langue d'oc d'une génération à l'autre, "sans trop rêver" (photo MN)
Comment es-tu venu à militer au Félibrige dont tu es l’un des Majoraux ?
Mon intérêt pour la langue s’est éveillé vers 1980, à la faveur d’un double évènement : d’une part je suis monté à Paris pour mes études, d’autre part, mes grands-parents, qui tous deux parlaient provençal au quotidien, sont décédés. J’adhérais alors au Félibrige, par respect pour l’image de Mistral, mais sans vouloir m’engager trop dans un mouvement qui m’apparaissait comme vieillot. En revanche je militais dans Parlaren, où Andrieu Ariès m’a demandé d’illustrer le journal Prouvenço Dau ! C’est d’ailleurs par le dessin que j’ai découvert l’œuvre de Mistral, car Andrieu Ariès m’avait aussi demandé de créer une BD d’adaptation de Calendau.
Quant au Félibrige, je ne m’y suis engagé en fait qu’avec l’élection de mon ami Pèire Fabre au poste de Capoulié. Et j’en ai été clavaire (trésorier) durant 14 années. Au fond, j’avais besoin de militer, d’agir, y compris en collant des affiches, avant de m’engager dans un mouvement aussi structuré.
Mon intérêt pour la langue s’est éveillé vers 1980, à la faveur d’un double évènement : d’une part je suis monté à Paris pour mes études, d’autre part, mes grands-parents, qui tous deux parlaient provençal au quotidien, sont décédés. J’adhérais alors au Félibrige, par respect pour l’image de Mistral, mais sans vouloir m’engager trop dans un mouvement qui m’apparaissait comme vieillot. En revanche je militais dans Parlaren, où Andrieu Ariès m’a demandé d’illustrer le journal Prouvenço Dau ! C’est d’ailleurs par le dessin que j’ai découvert l’œuvre de Mistral, car Andrieu Ariès m’avait aussi demandé de créer une BD d’adaptation de Calendau.
Quant au Félibrige, je ne m’y suis engagé en fait qu’avec l’élection de mon ami Pèire Fabre au poste de Capoulié. Et j’en ai été clavaire (trésorier) durant 14 années. Au fond, j’avais besoin de militer, d’agir, y compris en collant des affiches, avant de m’engager dans un mouvement aussi structuré.
"La musique occitane est un portail d'entrée pour la langue d'oc, mais le risque est de rester à l'entrée"
Guy Bonnet, en passant par Alan Stivell (photo XDR)
La littérature et la chanson d’oc sont-ils selon toi aujourd’hui l’aimant qui attire durablement les jeunes vers la langue d’oc ?
La littérature d’oc est un trésor, mais on n’est pas obligé de commencer par là. Moi, c’est la musique d’Alan Stivell qui m’a passionné, ce qui m’a amené à celle de Joan Pau Verdier. Par un phénomène de rapprochement territorialo culturel, en quelque sorte, c’est ainsi que j’en suis arrivé à m’intéresser à Guy Bonnet ! C’est avec ses chansons que je me suis mis vraiment à la langue, et que j’ai pu avoir le provençal, non seulement dans l’oreille, mais aussi en bouche !
Actuellement, c’est avec la nouvelle chanson d’oc, autour d’artistes tels que Manu Théron, que les jeunes entendent parler de notre langue régionale. Ceci-dit, tant pis si on m’en tient rigueur, mais je pense qu’on doit se méfier d’un phénomène de « bretonisation ». Je m’explique : en Bretagne, beaucoup de jeunes se retrouvent autour de leur intérêt pour la musique celtique et les Fest Noz, qui sont la marque de leur convivialité. Pourtant ils ne parlent pas breton. L’intérêt pour la langue généré par l’intérêt pour la musique qui la chante peut être éphémère…Chez nous me semble-t-il, la pratique de la langue est plus vive qu’en Bretagne. Si on en reste à cette excellente porte d’entrée qu’est la musique occitane, une fois l’intérêt pour celle-ci affaibli, que feront les amateurs ? Passer à une autre musique, à une autre langue ?
La musique est une porte d’entrée. Mais c’est la seule actuellement ! En famille on ne transmet plus ; à l’école c’est un rapport différent qui s’établit avec la langue, dans un contexte difficile.
La littérature d’oc est un trésor, mais on n’est pas obligé de commencer par là. Moi, c’est la musique d’Alan Stivell qui m’a passionné, ce qui m’a amené à celle de Joan Pau Verdier. Par un phénomène de rapprochement territorialo culturel, en quelque sorte, c’est ainsi que j’en suis arrivé à m’intéresser à Guy Bonnet ! C’est avec ses chansons que je me suis mis vraiment à la langue, et que j’ai pu avoir le provençal, non seulement dans l’oreille, mais aussi en bouche !
Actuellement, c’est avec la nouvelle chanson d’oc, autour d’artistes tels que Manu Théron, que les jeunes entendent parler de notre langue régionale. Ceci-dit, tant pis si on m’en tient rigueur, mais je pense qu’on doit se méfier d’un phénomène de « bretonisation ». Je m’explique : en Bretagne, beaucoup de jeunes se retrouvent autour de leur intérêt pour la musique celtique et les Fest Noz, qui sont la marque de leur convivialité. Pourtant ils ne parlent pas breton. L’intérêt pour la langue généré par l’intérêt pour la musique qui la chante peut être éphémère…Chez nous me semble-t-il, la pratique de la langue est plus vive qu’en Bretagne. Si on en reste à cette excellente porte d’entrée qu’est la musique occitane, une fois l’intérêt pour celle-ci affaibli, que feront les amateurs ? Passer à une autre musique, à une autre langue ?
La musique est une porte d’entrée. Mais c’est la seule actuellement ! En famille on ne transmet plus ; à l’école c’est un rapport différent qui s’établit avec la langue, dans un contexte difficile.
"En attente de quelque chose qui fasse modèle dans la musique d'oc"
"Un fondateur entraîne l'engouement, et vingt ans après, on espère un nouveau créateur qui fasse florès" (photo MN)
Dès les années 1980 on a vu apparaître Massilia Sound System, et dans la décennie suivante Lo Còr de la Plana, accompagnés ou suivis par d’autres artistes qui ont eu leur influence sur la jeunesse provençale. Mais aujourd’hui on peut craindre que ce phénomène ne s’étiole, car on ne voit pas bien une seconde génération prendre le relais.
N’oublions surtout pas Jan Maria Carlotti, qui a véritablement créé un style et généré un changement dans la musique occitane. Il a eu de l’influence. Manu Théron a aussi créé la polyphonie marseillaise, qui n’avait jusque-là pas existé. Ils ont tous deux entraîné d’autres artistes dans le mouvement qu’ils créaient. Aujourd’hui nous en sommes à …attendre le Messie, en quelque sorte, celui qui à son tour créera un style de musique propre à créer l’engouement. Tout lasse, c’est vrai aussi pour les styles musicaux. Aussi on attend que quelque chose apparaisse qui fasse modèle.
Toi-même tu es guitariste.
Jouer de la guitare, c’était un moyen de témoigner d’une manière de chanter qui nous permettait, avec Joan Luc Domenge, mon épouse et mes fils, d’aller de village en village et transmettre.
N’oublions surtout pas Jan Maria Carlotti, qui a véritablement créé un style et généré un changement dans la musique occitane. Il a eu de l’influence. Manu Théron a aussi créé la polyphonie marseillaise, qui n’avait jusque-là pas existé. Ils ont tous deux entraîné d’autres artistes dans le mouvement qu’ils créaient. Aujourd’hui nous en sommes à …attendre le Messie, en quelque sorte, celui qui à son tour créera un style de musique propre à créer l’engouement. Tout lasse, c’est vrai aussi pour les styles musicaux. Aussi on attend que quelque chose apparaisse qui fasse modèle.
Toi-même tu es guitariste.
Jouer de la guitare, c’était un moyen de témoigner d’une manière de chanter qui nous permettait, avec Joan Luc Domenge, mon épouse et mes fils, d’aller de village en village et transmettre.
"L'enseignement, c'est l'ultime enjeu, et il est politique"
Ceci dit, comment, à ton avis, notre langue, qui ne se transmet plus en famille, pourrait malgré tout passer à la génération qui arrive ?
Le seul chemin qui reste, c’est l’enseignement. Et pour payer des enseignants, des animateurs, créer des outils pédagogiques, il faut de l’argent. Aussi c’est une question qui touche au politique.
En ce qui concerne la transmission familiale, je crains qu’il n’y ait pratiquement plus personne pour s’en charger. Et ceux qui l’ont fait se sont heurtés à une réalité difficile ; les enfants grandissent et un jour vous disent : « c’est bien beau, mais je ne peux la parler avec personne ! »
Nous ne sommes pas assez nombreux pour que nos enfants aient envie de parler dans l’espace public. Pour cela, il faudrait d’une part qu’ils y soient compris, et d’autre part qu’on ne les regarde pas comme des bêtes curieuses. On peut jouer, parler dans le métro pour voir les réactions du monde autour, mais ça ne va pas bien loin.
Au Conseil Général des Bouches-du-Rhône, ma première mission fut d’augmenter la visibilité de la langue d’oc. Je pense que, si tous les Provençaux vivant en Provence, savaient déjà qu’il y a une langue régionale chez eux, ce serait déjà une grande chose ! Quand je vais voir les chefs d’établissement pour m’intéresser à ce qui se fait en langue régionale, et qu’ils me répondent que c’est basé sur le volontariat, je me dis que si personne ne sait que la langue existe, on a bien peu de chances de le voir naître ce volontariat.
Le seul chemin qui reste, c’est l’enseignement. Et pour payer des enseignants, des animateurs, créer des outils pédagogiques, il faut de l’argent. Aussi c’est une question qui touche au politique.
En ce qui concerne la transmission familiale, je crains qu’il n’y ait pratiquement plus personne pour s’en charger. Et ceux qui l’ont fait se sont heurtés à une réalité difficile ; les enfants grandissent et un jour vous disent : « c’est bien beau, mais je ne peux la parler avec personne ! »
Nous ne sommes pas assez nombreux pour que nos enfants aient envie de parler dans l’espace public. Pour cela, il faudrait d’une part qu’ils y soient compris, et d’autre part qu’on ne les regarde pas comme des bêtes curieuses. On peut jouer, parler dans le métro pour voir les réactions du monde autour, mais ça ne va pas bien loin.
Au Conseil Général des Bouches-du-Rhône, ma première mission fut d’augmenter la visibilité de la langue d’oc. Je pense que, si tous les Provençaux vivant en Provence, savaient déjà qu’il y a une langue régionale chez eux, ce serait déjà une grande chose ! Quand je vais voir les chefs d’établissement pour m’intéresser à ce qui se fait en langue régionale, et qu’ils me répondent que c’est basé sur le volontariat, je me dis que si personne ne sait que la langue existe, on a bien peu de chances de le voir naître ce volontariat.
A l'école, dernier lieu du passage de témoin, la question des moyens est cruciale. Ici l'école de Maillane (photo MN)
"Deux traditions ont chacune développé leurs jargons. Elles devraient maintenant travailler en commun à plus d'authentique"
Le gouffre entre les tenants du « o » et du « a » s’est bien comblé finalement. Mais cette nouvelle unité n’arrive-t-elle pas trop tard ?
Hélas, oui, les deux écoles ont trop tardé à se rapprocher. Parlons clair, il reste bien peu de locuteurs naturels ; et même ceux qui nous apprennent le provençal ne sont plus des locuteurs naturels. Les professeurs qui nous enseignent le provençal l’ont appris eux-mêmes à l’école. Et cela touche tant ceux qui écrivent en graphie classique que ceux qui rédigent en mistralien. Aussi nous avons réussi l’exploit de fabriquer non pas une, mais deux langues artificielles. Oh ! elles ne sont pas si différentes, mais ont chacune leur jargon qui nous permet, à l’oral, de savoir qui a été formé à l’une ou l’autre graphie.
A l’époque de Mistral, certes les gens parlaient naturellement, mais leurs écrits étaient déjà ceux d’une langue artificielle. La question n’est pas d’aujourd’hui.
Maintenant, si nous continuions à nous quereller, comment ferions-nous comprendre cette artificialité multiple aux élèves qui apprennent le provençal ? Je fais rire mes étudiants en leur expliquant que je vais leur apprendre une langue que jamais personne n’a parlé…Et ça n’est que la vérité.
Le rapprochement entre les deux mondes, occitaniste et mistralien, doit beaucoup à quelques personnes, dont le capoulié Pèire Fabre, qui s’est rendu un jour à une assemblée générale de l’IEO. C’était une prise de risque.
Nous développons tous une langue artificielle, et plus personne ne peut donner de leçons à l’autre. Nous avons donc tous à travailler à la meilleure manière de parler la langue la plus proche possible de celle de nos aînés.
Reste une école, isolée de ce mouvement, où l’on retrouve les apeurés de l’envahissement et le repli sur soi. L’erreur fondamentale que font ses affidés est de croire que la langue d’oc peut se débiter en tranches. Il suffit pourtant de sortir de chez soir, et de cheminer lentement, pour entendre que la langue change peu à peu, que sa couleur varie au fur et à mesure qu’on avance. C’est une vue de l’esprit qui veut qu’a un moment donné, tout d’un coup, vous cessez d’entendre le provençal pour passer à l’alpin ou au languedocien. Les pays d’entre d’eux sont étendus ! C’est le lot de toutes les langues sans Etat. C’est ennuyeux quand vous devez l’enseigner, mais c’est la réalité linguistique. Penser autrement notre langue, c’est sans doute n’être jamais sorti de chez soi.
Je me souviens qu’après avoir publié mon roman en marseillais La valso de Santo Ano, des provençalistes d’Avignon sont venus me dire qu’ils n’y avaient rien compris !
Hélas, oui, les deux écoles ont trop tardé à se rapprocher. Parlons clair, il reste bien peu de locuteurs naturels ; et même ceux qui nous apprennent le provençal ne sont plus des locuteurs naturels. Les professeurs qui nous enseignent le provençal l’ont appris eux-mêmes à l’école. Et cela touche tant ceux qui écrivent en graphie classique que ceux qui rédigent en mistralien. Aussi nous avons réussi l’exploit de fabriquer non pas une, mais deux langues artificielles. Oh ! elles ne sont pas si différentes, mais ont chacune leur jargon qui nous permet, à l’oral, de savoir qui a été formé à l’une ou l’autre graphie.
A l’époque de Mistral, certes les gens parlaient naturellement, mais leurs écrits étaient déjà ceux d’une langue artificielle. La question n’est pas d’aujourd’hui.
Maintenant, si nous continuions à nous quereller, comment ferions-nous comprendre cette artificialité multiple aux élèves qui apprennent le provençal ? Je fais rire mes étudiants en leur expliquant que je vais leur apprendre une langue que jamais personne n’a parlé…Et ça n’est que la vérité.
Le rapprochement entre les deux mondes, occitaniste et mistralien, doit beaucoup à quelques personnes, dont le capoulié Pèire Fabre, qui s’est rendu un jour à une assemblée générale de l’IEO. C’était une prise de risque.
Nous développons tous une langue artificielle, et plus personne ne peut donner de leçons à l’autre. Nous avons donc tous à travailler à la meilleure manière de parler la langue la plus proche possible de celle de nos aînés.
Reste une école, isolée de ce mouvement, où l’on retrouve les apeurés de l’envahissement et le repli sur soi. L’erreur fondamentale que font ses affidés est de croire que la langue d’oc peut se débiter en tranches. Il suffit pourtant de sortir de chez soir, et de cheminer lentement, pour entendre que la langue change peu à peu, que sa couleur varie au fur et à mesure qu’on avance. C’est une vue de l’esprit qui veut qu’a un moment donné, tout d’un coup, vous cessez d’entendre le provençal pour passer à l’alpin ou au languedocien. Les pays d’entre d’eux sont étendus ! C’est le lot de toutes les langues sans Etat. C’est ennuyeux quand vous devez l’enseigner, mais c’est la réalité linguistique. Penser autrement notre langue, c’est sans doute n’être jamais sorti de chez soi.
Je me souviens qu’après avoir publié mon roman en marseillais La valso de Santo Ano, des provençalistes d’Avignon sont venus me dire qu’ils n’y avaient rien compris !
"L'occitan n'est pas un monolithe, mais le découper en tranches n'a pas de sens"
"Une langue, surtout non officielle, ne peut se découper en tranche. Ses évolutions se déroulent peu à peu" (photo MN)
Glaudi Barsotti nous apprend qu’il existe un marseillais du port et un autre des bastides. La frontière linguistique serait aussi sociale.
Oui ! mais il faut quand même mal connaître la langue pour dire que l’un ne comprendrait pas l’autre. C’est idem avec le languedocien. L’universitaire Marie Jeanne Verny m’a fait remarquer, à moi, Marseillais, que j’avais les mêmes expressions que son collègue Philippe Martel, qui a appris la langue vers Barcelonnette. Que dire de plus ?
L’occitan n’est pas un monolithe, et sa richesse est dans sa diversité. Mais on ne peut découper la langue en tranches.
Au fond, une fois toutes ces querelles épuisées, ne se rendra-t-on pas compte qu’elles sont vaines car notre langue n’aurait pas d’avenir ?
Morvan Lebesque nous dit que « à chaque génération des gens naissent en Bretagne. Seront-ils Bretons ? Nul ne le sait. A chacun, le moment venu, la découverte ou l’ignorance ».
Notre boulot c’est d’avoir la force de transmettre, en espérant que, dans la nouvelle génération, des gens se reconnaissent Provençaux. Nous voici à nous battre contre toutes ces querelles internes afin de transmettre.
Quand je parle à mes enfants, c’est bien pour qu’ils aient aussi un jour envie de transmettre. Après, nous n’avons plus qu’à espérer.
Je suis confiant mais pas rêveur. On n’entendra plus les gens parler communément provençal dans les rues de Marseille. Mais tant que l’idée que la langue doit être transmise vivra, la culture du pays restera vivante.
Le Grand Prix Littéraire de Provence, à Ventabren le dimanche 27 septembre.
Oui ! mais il faut quand même mal connaître la langue pour dire que l’un ne comprendrait pas l’autre. C’est idem avec le languedocien. L’universitaire Marie Jeanne Verny m’a fait remarquer, à moi, Marseillais, que j’avais les mêmes expressions que son collègue Philippe Martel, qui a appris la langue vers Barcelonnette. Que dire de plus ?
L’occitan n’est pas un monolithe, et sa richesse est dans sa diversité. Mais on ne peut découper la langue en tranches.
Au fond, une fois toutes ces querelles épuisées, ne se rendra-t-on pas compte qu’elles sont vaines car notre langue n’aurait pas d’avenir ?
Morvan Lebesque nous dit que « à chaque génération des gens naissent en Bretagne. Seront-ils Bretons ? Nul ne le sait. A chacun, le moment venu, la découverte ou l’ignorance ».
Notre boulot c’est d’avoir la force de transmettre, en espérant que, dans la nouvelle génération, des gens se reconnaissent Provençaux. Nous voici à nous battre contre toutes ces querelles internes afin de transmettre.
Quand je parle à mes enfants, c’est bien pour qu’ils aient aussi un jour envie de transmettre. Après, nous n’avons plus qu’à espérer.
Je suis confiant mais pas rêveur. On n’entendra plus les gens parler communément provençal dans les rues de Marseille. Mais tant que l’idée que la langue doit être transmise vivra, la culture du pays restera vivante.
Le Grand Prix Littéraire de Provence, à Ventabren le dimanche 27 septembre.