La crise sanitaire que nous subissons est inédite par son ampleur territoriale et sa durée. Elle nous rappelle la grande peste du XIVè siècle, mais au temps de la mondialisation. Il ne faut que vingt heures d’avion pour se rendre en Europe depuis la Chine, et la frontière franco-italienne est tout ce qu’il y a de poreuse.
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En confinant les gens chez eux, tout en laissant libre chacun de rejoindre le lieu qui lui plaît, le gouvernement a laissé les Parisiens les plus aisés, quitter une région déjà impactée, pour rejoindre une villégiature éloignée, de préférence au soleil. Dans nos régions de langue d’Oc, ainsi, nous devrons subir les conséquences...de cette inconséquence.
Les conséquences, vous vous en doutez, ne seront pas limitées à la santé des gens, ni à la gêne que constitue l’immobilité forcée durant des semaines, ni à l’affaiblissement des aspects conviviaux de notre culture. Celle-ci s’exprime dans l’espace public et dans le contact, souhaitons que la situation actuelle ne soit que très provisoire. Ces conséquences seront aussi économiques. Nous en avons déjà l’écho à travers les témoignages d’artistes qui ne monteront pas sur scène, ne toucheront pas de cachets, n’auront plus forcément le bénéfice du statut d’intermittent du spectacle. A travers eux nous pouvons imaginer qu'un pan de notre culture est directement en danger. Et si nous soulignons cet exemple là c’est parce qu’il nous montre – aujourd’hui par la négative – que oui, il existe bien une sphère économique et culturelle qui regarde les pays de langue et culture d’oc.
Le gouvernement se veut rassurant, il débloque des milliards. Les Régions de France font de même. Un fonds de solidarité économique d’un milliard d’euros ouvert par le premier, sera abondé de 250 M€ par les secondes...Le réflexe immédiat a été de parler d’aides et compensations en direction des entreprises, puis seulement, d’y ajouter le secteur de l’économie sociale et solidaire.
Nous verrons si notre journal pourra en bénéficier, et surtout si dans ces circonstances, les commissions de sélection n’affaibliront pas la subvention que, déjà en 2016, certaines collectivités avaient abaissé de manière drastique.
Nous ne laisserions pas le Covid 19, déjà catastrophique par ses effets humains, vous priver d’un lien que nous estimons indispensable : celui de la langue d’oc dans toutes ces variantes, avec une information d’actualité qui vous permet de rester, d’une autre manière, vivants, réellement, dans votre territoire, et dans votre culture.
Croyez bien qu’à l’heure actuelle nous faisons l’impossible pour vous garder vif ce lien. Vous pouvez compter sur Aquò d’Aquí pour cela. Notre numéro d’avril sortira coûte que coûte. Nous le préparons avec l’aide pratique de certains d’entre vous à l’heure actuelle.
Mais nous le préparerons tous les mois avec votre aide à tous. Une baisse de nos abonnements à l’heure actuelle serait bien plus grave qu’habituellement. Nous comprenons qu’en période de crise, chacun pense à engranger. Cependant, nous vous le demandons, réabonnez-vous à temps. Mieux, écrivez à qui vous pensez pouvoir abonner, parlez de votre journal, prescrivez le comme le médecin prescrirait du paracétamol, pour guérir cette fois un mal être culturel, dans un pays qui se met à vingt heures d’avion de la Chine, mais a le plus grand mal à définir et vivre son identité.
C’est là qu’Aquò d’Aquí se situe.
S’il vous plait, aidez le à aider nos concitoyens.