De Marseille à Conakry, de la vie de femme à la vie d'artiste, Sayon Bamba en icône des 19è joutes ? (photo Philippe Dessauga DR)
Les 19è Joutes Musicales de Correns mettront au féminin l’univers de la diversité des musiques ancrées dans les cultures du monde. Sayon Bamba, Les Dames de la Joliette, Sissy Zhou, Rozenn Talec, ou Nena Venetsanou parmi beaucoup d’autres, marqueront ce festival où « la culture est métisse, et non réservée à une certaine tranche d’âge » selon le programmateur Miquèu Montanaro, qui signe cette édtion.
Celle-ci ouvrira ses scènes, dans les champs et dans le village varois de 900 habitants, du 13 au 15 mai. Plusieurs milliers de personnes y sont attendues.
Rozenn Talec et Lina Bellard chantent et jouent les gweriou, des complaintes de la tradition bretonne. Sorah Rionda, de sa voix douce et légèrement voilée, tisse des mélodies intimistes puisées dans la tradition musicale cubaine. Márta Sebestyén et Judit Andrejski, elles, vous font entrer dans l’univers du chant hongrois de la Renaissance. Nena Venetsanou plonge, encore plus loin dans le temps, puisque la musique de l’antiquité hélène fait partie de son répertoire. Sissy Zhou, accompagnée d’une cythare à 21 cordes, de son côté, vous promène entre ciel et terre, du côté du Levant.
Toutes ces musiques ont en commun le fait d’être composées, arrangées, interprétées par des femmes.
On le doit à la volonté de Miquèu Montanaro. Le globe-trotter du galoubet-tambourin est un fin connaisseur des musiques, mais aussi de l’époque et des lieux où naissent ces musiques.
Celle-ci ouvrira ses scènes, dans les champs et dans le village varois de 900 habitants, du 13 au 15 mai. Plusieurs milliers de personnes y sont attendues.
Rozenn Talec et Lina Bellard chantent et jouent les gweriou, des complaintes de la tradition bretonne. Sorah Rionda, de sa voix douce et légèrement voilée, tisse des mélodies intimistes puisées dans la tradition musicale cubaine. Márta Sebestyén et Judit Andrejski, elles, vous font entrer dans l’univers du chant hongrois de la Renaissance. Nena Venetsanou plonge, encore plus loin dans le temps, puisque la musique de l’antiquité hélène fait partie de son répertoire. Sissy Zhou, accompagnée d’une cythare à 21 cordes, de son côté, vous promène entre ciel et terre, du côté du Levant.
Toutes ces musiques ont en commun le fait d’être composées, arrangées, interprétées par des femmes.
On le doit à la volonté de Miquèu Montanaro. Le globe-trotter du galoubet-tambourin est un fin connaisseur des musiques, mais aussi de l’époque et des lieux où naissent ces musiques.
"Radio Babel" au féminin
Miquèu Montanaro concocte une programmation dédiée à la créatrice en musique trad (photo MN)
Il observe depuis longtemps, bien sûr, cette créativité au féminin, qui s’exprime autant dans l’Altiplano, les marges de la Mongolie, ou l’intérieur des terres bretonnes. « J’avais, depuis un moment, l’idée de faire entendre une sorte de « radio Babel » au féminin ; de mettre en lumière ces créatrices. Alors j’ai choisi de leur consacrer largement les Joutes ».
Courant mars, à Marseille, au sein du Babel Med, la foire aux musiques du monde, Miquèu Montanaro lève un sourcil, il a repéré une conférence sur le « Matrimoine ».
« J’y vais », relate-t-il, « et j’y trouve environ cent femmes…et trois hommes, dont moi. J’écoute, et j’entends que ces créatrices, malgré leur qualité indiscutable, ont beaucoup de mal à vaincre la réticence des programmateurs, des hommes tels que moi, mais aussi à trouver assez de confiance en elles pour s’affirmer face à eux ».
Sa réponse personnelle au problème est contenue dans les pages du mini catalogue de présentation des Joutes musicales de printemps : trois journées et trois nuits de diversité réunies par la qualité des interprètes : « J’ai choisi des femmes qui assurent ! Les meilleures en tout cas que je connaisse ».
Courant mars, à Marseille, au sein du Babel Med, la foire aux musiques du monde, Miquèu Montanaro lève un sourcil, il a repéré une conférence sur le « Matrimoine ».
« J’y vais », relate-t-il, « et j’y trouve environ cent femmes…et trois hommes, dont moi. J’écoute, et j’entends que ces créatrices, malgré leur qualité indiscutable, ont beaucoup de mal à vaincre la réticence des programmateurs, des hommes tels que moi, mais aussi à trouver assez de confiance en elles pour s’affirmer face à eux ».
Sa réponse personnelle au problème est contenue dans les pages du mini catalogue de présentation des Joutes musicales de printemps : trois journées et trois nuits de diversité réunies par la qualité des interprètes : « J’ai choisi des femmes qui assurent ! Les meilleures en tout cas que je connaisse ».
Passer du "nous" au "je" pour revenir demain à l'appropriation collective
Cependant, les Joutes 2016 ne seront pas un rouleau compresseur musical au service de la femme artiste. Les messieurs y sont aussi présents. N’oubliez pas d’aller écouter la vielle de PierLau Bertolino ; n’omettez pas d’entendre l’accordéon de Sébastien Bertrand.
Et laissez les fourmis envahir vos jambes, les cigales chanter à vos oreilles, en écoutant les Violons Danseurs ou les polyphonies de La Grande Folie, tous groupes parfaitement mixtes.
Il y aura, parmi ceux-là, des fondateurs, comme le Corou de Bèrra, « Les pionniers absolus du chant polyphonique adapté au chant en provençal. On peut dire qu’ils ont fait de nombreux petits ! » Et, pour Miquèu Montanaro, il convient de souligner trois fois que cette idée fut celle du discret Michel Bianco, un homme, hé !
Un individu créatif, qui met son idée au service d’un groupe humain, puis qui s’efface derrière le succès de cette idée.
Que ce soit au féminin ou au masculin, ce qui semblera en effet important à Miquèu Montanaro, sera de mettre en lumière la créatrice ou le créateur. « La musique trad, par convention historique, se conjugue avec « nous », je fais ce que je peux pour qu’elle s’exprime par le « je ». Il faut mettre en valeur celles et ceux qui créent, aujourd’hui, parce que ce qu’ils font laissera des traces, sera dans cent ans approprié à nouveau par le « nous ».
On voit loin, à Correns. Va savoir si Nicolas Saboly, voici trois siècles et quelques, n’avait pas le même raisonnement, en adaptant les musiques qui lui venaient par le Rhône ? Nous les faisons nôtres depuis longtemps.
Et laissez les fourmis envahir vos jambes, les cigales chanter à vos oreilles, en écoutant les Violons Danseurs ou les polyphonies de La Grande Folie, tous groupes parfaitement mixtes.
Il y aura, parmi ceux-là, des fondateurs, comme le Corou de Bèrra, « Les pionniers absolus du chant polyphonique adapté au chant en provençal. On peut dire qu’ils ont fait de nombreux petits ! » Et, pour Miquèu Montanaro, il convient de souligner trois fois que cette idée fut celle du discret Michel Bianco, un homme, hé !
Un individu créatif, qui met son idée au service d’un groupe humain, puis qui s’efface derrière le succès de cette idée.
Que ce soit au féminin ou au masculin, ce qui semblera en effet important à Miquèu Montanaro, sera de mettre en lumière la créatrice ou le créateur. « La musique trad, par convention historique, se conjugue avec « nous », je fais ce que je peux pour qu’elle s’exprime par le « je ». Il faut mettre en valeur celles et ceux qui créent, aujourd’hui, parce que ce qu’ils font laissera des traces, sera dans cent ans approprié à nouveau par le « nous ».
On voit loin, à Correns. Va savoir si Nicolas Saboly, voici trois siècles et quelques, n’avait pas le même raisonnement, en adaptant les musiques qui lui venaient par le Rhône ? Nous les faisons nôtres depuis longtemps.
Le Corou de Bèrra a mis le chant polyphonique à l'heure occitane (photo XDR)