Un premier CD en 2010, un second en 2015.
« Ballubalèti », ça sonne bien, sur le papier comme sur scène.
C’est le néologisme transalpin que Louis Pastorelli (Nux Vomica, Gigi de Nissa) et le groupe italien Mascarimiri ont formé à partir du sarde et de l’occitan, pour dire notre balèti, qui s’apparentera pour eux à du sound system.
Louis Pastorelli s’investit donc dans un projet latin. Le chanteur s’inscrit dans un mouvement artistique dans lequel se sont engagés d’autres musiciens occitans.
Renat Sette, dont nous parlerons bientôt vient de sortir un CD, Amada, avec les musiciens sardes Nico Casu et Gianluca Dessi, et la chanteuse catalane Ester Formosa. Lo Còr de la Plana avec les Campaniennes d’Assurd mène le projet Vé Zou Via…
Minorés, quasi inexistants pour le système culturel en France, les chanteurs occitans trouvent leur salut en percolant en Europe du Sud. Et il n’est que voir Gigi et les musiciens de Mascarimiri sur scène pour comprendre que le résultat sera festif.
Ceux qui feraient le voyage pourraient d’ailleurs s’en rendre compte le 16 janvier 2015, au Festival Focarà Novoli, près de Lecce, dans les Pouilles, où Ballubalèti fera entendre des tarentelles venues du pizzica pizzica et de la farandole réunis.
C’est le néologisme transalpin que Louis Pastorelli (Nux Vomica, Gigi de Nissa) et le groupe italien Mascarimiri ont formé à partir du sarde et de l’occitan, pour dire notre balèti, qui s’apparentera pour eux à du sound system.
Louis Pastorelli s’investit donc dans un projet latin. Le chanteur s’inscrit dans un mouvement artistique dans lequel se sont engagés d’autres musiciens occitans.
Renat Sette, dont nous parlerons bientôt vient de sortir un CD, Amada, avec les musiciens sardes Nico Casu et Gianluca Dessi, et la chanteuse catalane Ester Formosa. Lo Còr de la Plana avec les Campaniennes d’Assurd mène le projet Vé Zou Via…
Minorés, quasi inexistants pour le système culturel en France, les chanteurs occitans trouvent leur salut en percolant en Europe du Sud. Et il n’est que voir Gigi et les musiciens de Mascarimiri sur scène pour comprendre que le résultat sera festif.
Ceux qui feraient le voyage pourraient d’ailleurs s’en rendre compte le 16 janvier 2015, au Festival Focarà Novoli, près de Lecce, dans les Pouilles, où Ballubalèti fera entendre des tarentelles venues du pizzica pizzica et de la farandole réunis.
Le drame de l'artiste niçois, être loin de Paris ...et de Marseille. Sa chance, être Niçois
Claudio "Cavallo" Giagnotti et Louis Pastorelli "Gigi de Nissa" sur scène (photo MN Pierracci DR)
Mais de retour à la Maison, l’artiste niçois redevient un anonyme pour l’establishment.
L’éloignement des centres est un réel problème pour l’artiste niçois qui veut exister et créer, nous dit Louis Pastorelli. « Cela se manifeste par la difficulté, intra-régionale, de trouver des interlocuteurs efficaces » nous dit-il. « Au jacobinisme culturel français tu dois ajouter le handicap de travailler loin de Marseille ».
Déposer un dossier à la Drac (Aix-en-Provence), ou au Conseil Régional (Marseille) et surtout suivre l’affaire, maintenir le contact avec les services qui aideront la production, relève du marathon administratif pour un artiste niçois « qui ne pratique pas l’art de l’entregent, et qui n’entretient pas une Représentation à Marseille».
Un exemple pour illustrer cette distance physique et intellectuelle si désavantageuse, Louis Pastorelli en trouve paradoxalement un dans les améliorations qu’il reconnaît au sein de cette centralisation régionale.
« Le parc matériel régional vient d’ouvrir une antenne en pays niçois. On attendait ça depuis…. » des temps immémoriaux. Le fameux parc, qui fournit scènes ou chapiteaux, et tout ce qui est nécessaire à un spectacle est sis à Bouc-Bel-Air, en pays aixois depuis les années 1980.
L’éloignement des centres est un réel problème pour l’artiste niçois qui veut exister et créer, nous dit Louis Pastorelli. « Cela se manifeste par la difficulté, intra-régionale, de trouver des interlocuteurs efficaces » nous dit-il. « Au jacobinisme culturel français tu dois ajouter le handicap de travailler loin de Marseille ».
Déposer un dossier à la Drac (Aix-en-Provence), ou au Conseil Régional (Marseille) et surtout suivre l’affaire, maintenir le contact avec les services qui aideront la production, relève du marathon administratif pour un artiste niçois « qui ne pratique pas l’art de l’entregent, et qui n’entretient pas une Représentation à Marseille».
Un exemple pour illustrer cette distance physique et intellectuelle si désavantageuse, Louis Pastorelli en trouve paradoxalement un dans les améliorations qu’il reconnaît au sein de cette centralisation régionale.
« Le parc matériel régional vient d’ouvrir une antenne en pays niçois. On attendait ça depuis…. » des temps immémoriaux. Le fameux parc, qui fournit scènes ou chapiteaux, et tout ce qui est nécessaire à un spectacle est sis à Bouc-Bel-Air, en pays aixois depuis les années 1980.
Un second CD en chantier pour 2015
Ballubalèti jouera sur la scène du festival Focara le 16 janvier prochain (photo XDR)
Et, cerise amère sur le gateau, « quand tu ne fais pas de folklore à Nice tu te retrouves dans les cordes, car ta ville ne te considère pas; et comme à Marseille l’éloignement fait de toi un inconnu », il faudra subir la double peine permanente .
Passer la frontière, se confronter à une Italie où le centre n’est pas aussi totalisant, c’est donc une respiration pour le musicien niçois.
Mais l’artiste ne limitera pas ses efforts au projet Ballubalèti en 2015. Gigi de Nissa sortira en effet un second album. En 2010, avec son premier CD éponyme, « Gigi de Nissa », on avait fait connaissance avec le balin-balan occitan inspiré par le Nordeste brésilien.
Ses textes sur l’identité qu’on va chercher ailleurs étaient à la fois émouvants et amusants.
En 2015, Louis Pastorelli suivra la même draia pour son second disque, « Ric coma la mar ». Mais le projet n’est pas encore assez avancé pour qu’il en parle précisément.
En tout cas, fadiste ou bluesman niçois, Gigi de Nissa met en musique ses expériences, se raconte dans ses chansons.
Dans son premier CD, ainsi, il rappelle que c’est au Brésil qu’il a pris conscience de son occitanité niçoise.
« J’ai vécu trois ans à Rio et dans le Nordeste. J’y donnais des cours de français. Et je devais effacer mon accent si je voulais continuer à toucher un salaire » nous explique-t-il.
Mais toutes les expériences n’étaient pas si négatives. « Apprendre le portugais du Brésil m’a renvoyé au niçois. Au début je ne comprenais pas pourquoi je comprenais si facilement la langue ! ». Miracle de l’intercompréhension romane.
Mais voilà. « Il y a un moment où, si je voulais créer quelque chose, il me fallait revenir à Nice. Ça ne pouvait être que là, mais j’en ai pris conscience parce que je vivais à des milliers de kms ».
Passer la frontière, se confronter à une Italie où le centre n’est pas aussi totalisant, c’est donc une respiration pour le musicien niçois.
Mais l’artiste ne limitera pas ses efforts au projet Ballubalèti en 2015. Gigi de Nissa sortira en effet un second album. En 2010, avec son premier CD éponyme, « Gigi de Nissa », on avait fait connaissance avec le balin-balan occitan inspiré par le Nordeste brésilien.
Ses textes sur l’identité qu’on va chercher ailleurs étaient à la fois émouvants et amusants.
En 2015, Louis Pastorelli suivra la même draia pour son second disque, « Ric coma la mar ». Mais le projet n’est pas encore assez avancé pour qu’il en parle précisément.
En tout cas, fadiste ou bluesman niçois, Gigi de Nissa met en musique ses expériences, se raconte dans ses chansons.
Dans son premier CD, ainsi, il rappelle que c’est au Brésil qu’il a pris conscience de son occitanité niçoise.
« J’ai vécu trois ans à Rio et dans le Nordeste. J’y donnais des cours de français. Et je devais effacer mon accent si je voulais continuer à toucher un salaire » nous explique-t-il.
Mais toutes les expériences n’étaient pas si négatives. « Apprendre le portugais du Brésil m’a renvoyé au niçois. Au début je ne comprenais pas pourquoi je comprenais si facilement la langue ! ». Miracle de l’intercompréhension romane.
Mais voilà. « Il y a un moment où, si je voulais créer quelque chose, il me fallait revenir à Nice. Ça ne pouvait être que là, mais j’en ai pris conscience parce que je vivais à des milliers de kms ».