Le bois aux abois




Comprenne qui pourra comment la « transition énergétique » fera passer notre société des énergies fossiles aux énergies renouvelables.
 
En relevant pour 2014 la TVA applicable au bois énergie de 7 à 10%, et en abaissant celle du gaz, aux réserves finies, de 5,5 à 5 %, le gouvernement a fait l’inverse de ce qui était espéré.

Nos forêts provençales et dauphinoises, qui n’avaient jamais fourni que les papetiers, depuis quelques années, sont devenues des sources d’énergie de qualité.
 
On ne compte plus les chaudières bois que les collectivités locales ont installé pour leurs salles de ceci, leurs équipements de cela. Des producteurs locaux ont commencé à vivre correctement de cette activité et la facture pétrolière a pu être maîtrisée. La forêt provençale, qu’on disait improductive, « forêt de loisir », est devenue source d’énergie.
 
Dans un contexte où nos collectivités locales voient leurs ressources baisser avec la crise budgétaire, il n’était pas raisonnable de taxer leurs efforts. Ce sont elles qui, dans les faits, ont embrayé la fameuse «transition ».
 
L’Etat est aux abois, il cherche de l’argent. Et les grands projets d’énergie bois – il y en a deux en Provence, à Brignoles et à Gardanne – doivent consommer des millions de tonnes de biomasse pour produire de l’électricité.

A tel point qu’il faudra en importer. Augmenter le taux de TVA pour en faire payer quelques-uns va amoindrir les efforts de la plupart.
 
Ce n’était pas le signe adéquat à donner à ceux qui sont prêts à rechercher des alternatives aux énergies fossiles tout en favorisant une activité pourvoyeuse d’emplois.
 
En Provence, l’énergie bois est d’ailleurs doublement vertueuse : elle est renouvelable, et elle incite à exploiter la forêt, donc à l’entretenir et ainsi à la prévenir de l’incendie.
 
Cette activité qui a besoin de signes de durabilité pour investir et embaucher n’a pas besoin de sentir qu’il y a de l’eau dans le gaz.

Mardi 13 Novembre 2012
La rédaction