Source : Rectorat Aix-Marseille. A noter le désert alpin de l'enseignement de l'occitan, où pourtant la langue est la plus vive encore
Il faut du « sens » à l’enseignement du provençal en Provence, et de l’occitan alpin dans nos Alpes. C’est le discours répété du recteur Bernard Beignier.
En poussant à l’initiation au catalan, au collège Garlaban d’Aubagne, en septembre dernier il a favorisé une langue qui comptera, par le rayonnement de la culture catalane, et avec la possible indépendance de la Catalogne. Pour lui, c'est l'exemple qu'il choisit, cet enseignement a du sens. Mais, semble-t-il, proposer un enseignement de provençal en Provence ne suffit pas à faire sens pour le représentant du ministre de l’Education.
Celui-ci convoquait, le 22 juin dernier, le Conseil Académique de la Langue Régionale. L’organisme, consultatif, plus chargé d’écouter le Recteur d’Académie que de lui faire des suggestions, est encadré par une circulaire de 2001, qui prévoit deux réunions par an par Académie : une pour examiner les résultats, une pour travailler à les améliorer. L’Académie d’Aix-Marseille, pourtant, n’a pas réuni cet organisme depuis décembre 2014.
Il n'a jamais accepté non plus d'appliquer sa propre règle et d'organiser la seconde réunion annuelle prévue par le texte.
Si l’on ne voit pas le représentant de l’Etat très volontaire pour aider à l’enseignement de notre langue régionale, le bilan de l’année écoulée est aussi terrible pour celle-ci. En 2015, 47 collèges dans l’Académie (Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes) proposaient un cours d’occitan-langue d’oc, selon la dénomination officielle du ministère. En 2017 ils sont dix de moins ! La réforme de Najat Vallaud-Belkacem est passée par là, a donné tous pouvoirs aux principaux de collèges qui, parfois pour de sordides histoires d’emploi du temps difficile à établir, ont acté la mort de l’enseignement du provençal, en Provence. On chercherait là en vain un quelconque « sens ».
En poussant à l’initiation au catalan, au collège Garlaban d’Aubagne, en septembre dernier il a favorisé une langue qui comptera, par le rayonnement de la culture catalane, et avec la possible indépendance de la Catalogne. Pour lui, c'est l'exemple qu'il choisit, cet enseignement a du sens. Mais, semble-t-il, proposer un enseignement de provençal en Provence ne suffit pas à faire sens pour le représentant du ministre de l’Education.
Celui-ci convoquait, le 22 juin dernier, le Conseil Académique de la Langue Régionale. L’organisme, consultatif, plus chargé d’écouter le Recteur d’Académie que de lui faire des suggestions, est encadré par une circulaire de 2001, qui prévoit deux réunions par an par Académie : une pour examiner les résultats, une pour travailler à les améliorer. L’Académie d’Aix-Marseille, pourtant, n’a pas réuni cet organisme depuis décembre 2014.
Il n'a jamais accepté non plus d'appliquer sa propre règle et d'organiser la seconde réunion annuelle prévue par le texte.
Si l’on ne voit pas le représentant de l’Etat très volontaire pour aider à l’enseignement de notre langue régionale, le bilan de l’année écoulée est aussi terrible pour celle-ci. En 2015, 47 collèges dans l’Académie (Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes) proposaient un cours d’occitan-langue d’oc, selon la dénomination officielle du ministère. En 2017 ils sont dix de moins ! La réforme de Najat Vallaud-Belkacem est passée par là, a donné tous pouvoirs aux principaux de collèges qui, parfois pour de sordides histoires d’emploi du temps difficile à établir, ont acté la mort de l’enseignement du provençal, en Provence. On chercherait là en vain un quelconque « sens ».
Sans animateur de réseau scolaire l'enseignement de l'occitan ne fait aucun progrès
Plus de 8000 élèves apprennent encore l'occitan dans le premier degré. Ils ne représentent pas pourtant plus de 3% de l'effectif total (photo MN)
Les sempiternelles évaluations de niveau de compétences, scrupuleusement établies et toujours laudatrices, apparaissent comme pitoyables dans ce contexte ; les élèves sont excellents dans une matière que l’Education Nationale s’acharne à détruire. Ou à laisser mourir. « Il faut du sens à cet enseignement » dixit le Recteur d’Académie.
Dans le premier degré (maternelles et primaires) la population scolaire qui reçoit un enseignement en langue régionale reste stable, bien que n’excédant pas 3% de l’effectif total dans les Bouches-du-Rhône, le seul département de l’Académie où une réelle organisation préside à cet apprentissage.
Dans le Vaucluse l’unique demi-poste d’animatrice est éternellement précarisé, menaçant ses efforts d’anéantissement, d’une année sur l’autre.
Dans les Alpes, désert pour l’enseignement public de l’occitan, il n’y a de toute manière aucun soutien académique des enseignants qui manifesteraient leur envie. Pourtant ceux-ci ont réuni en mai 2016 à Digne 600 enfants pour les « Cantejadas », des chants en provençal qui ont attiré plus de deux mille personnes.
Cela semble t-il, ne portait pas "sens".
Avec 8375 élèves dans l’Académie, l’effectif scolaire du premier degré en perd toutefois 300, sur un an.
Moins de 2400 poursuivent au collège, un effectif appelé à fondre dès l’an prochain, quand les langues en option ne seront plus proposées qu’à partir de la classe de cinquième, à la discrétion de chefs d'établissements trop souvent hostiles.
Le Rectorat se refuse avec la dernière énergie à faire une quelconque communication vers les parents du primaire, pour tenter de renverser la situation. Les élèves ne sont en effet que rarement informés de l’existence d’un cours de langue régionale en France.
Dans le premier degré (maternelles et primaires) la population scolaire qui reçoit un enseignement en langue régionale reste stable, bien que n’excédant pas 3% de l’effectif total dans les Bouches-du-Rhône, le seul département de l’Académie où une réelle organisation préside à cet apprentissage.
Dans le Vaucluse l’unique demi-poste d’animatrice est éternellement précarisé, menaçant ses efforts d’anéantissement, d’une année sur l’autre.
Dans les Alpes, désert pour l’enseignement public de l’occitan, il n’y a de toute manière aucun soutien académique des enseignants qui manifesteraient leur envie. Pourtant ceux-ci ont réuni en mai 2016 à Digne 600 enfants pour les « Cantejadas », des chants en provençal qui ont attiré plus de deux mille personnes.
Cela semble t-il, ne portait pas "sens".
Avec 8375 élèves dans l’Académie, l’effectif scolaire du premier degré en perd toutefois 300, sur un an.
Moins de 2400 poursuivent au collège, un effectif appelé à fondre dès l’an prochain, quand les langues en option ne seront plus proposées qu’à partir de la classe de cinquième, à la discrétion de chefs d'établissements trop souvent hostiles.
Le Rectorat se refuse avec la dernière énergie à faire une quelconque communication vers les parents du primaire, pour tenter de renverser la situation. Les élèves ne sont en effet que rarement informés de l’existence d’un cours de langue régionale en France.
Ni fleurs ni couronnes ni politique de communication de l'Etat
Alors, ce sont des collectivités qui, parfois, font le travail à sa place. C’est la politique du Conseil Départemental des Alpes-de-Haute-Provence, qui a largement distribué dans les collèges une information aux élèves. Mais la collectivité se heurte alors à une incohérence : l’Etat ne nomme pas de professeur ; un seul dans ce département court entre trois établissements, dont deux à plus de 70 km l’un de l’autre.
Seules, au fond, les écoles bilingues associatives Calandretas, tirent leur épingle du jeu. Elles sont en croissance, à Gap surtout, et à Orange également. Leur destruction organisée par asphyxie financière semble une situation révolue. En effet le Conseil Régional PACA s’est enfin aperçu qu’on n’y apprenait pas une langue étrangère, et rétablirait la subvention de 35 000 € que les services de M. Estrosi avait escamotés à l’automne dernier. Résultat, la Calendreta de Gap pourrait, comme prévu, effectuer les travaux d’agrandissement de sa cour de récréation, tout en s’assurant du second poste enseignant qui lui était indispensable, en réponse à l’augmentation de ses effectifs.
Et la présence à ce CALR d'élus importants reste l'autre élément positif de celui-ci. Philippe Vitel (Conseil Régional) et Geneviève Primiterra (Conseil Départemental des Alpes-de-Haute-Provence) avaient tenus à assister au Conseil Académique, accompagnés de leurs collaborateurs.
Prendre le pouls de la volonté du Rectorat, faible, de la détresse des enseignants et des parents, forte, et de la volonté des associations, ferme, pourra leur être utile pour la suite des événements.
Seules, au fond, les écoles bilingues associatives Calandretas, tirent leur épingle du jeu. Elles sont en croissance, à Gap surtout, et à Orange également. Leur destruction organisée par asphyxie financière semble une situation révolue. En effet le Conseil Régional PACA s’est enfin aperçu qu’on n’y apprenait pas une langue étrangère, et rétablirait la subvention de 35 000 € que les services de M. Estrosi avait escamotés à l’automne dernier. Résultat, la Calendreta de Gap pourrait, comme prévu, effectuer les travaux d’agrandissement de sa cour de récréation, tout en s’assurant du second poste enseignant qui lui était indispensable, en réponse à l’augmentation de ses effectifs.
Et la présence à ce CALR d'élus importants reste l'autre élément positif de celui-ci. Philippe Vitel (Conseil Régional) et Geneviève Primiterra (Conseil Départemental des Alpes-de-Haute-Provence) avaient tenus à assister au Conseil Académique, accompagnés de leurs collaborateurs.
Prendre le pouls de la volonté du Rectorat, faible, de la détresse des enseignants et des parents, forte, et de la volonté des associations, ferme, pourra leur être utile pour la suite des événements.
La Calandreta de Gap, selon sa fédération, retrouvera dès cette année sa subvention régionale. Les effectifs sont en hausse et un projet de nouvelle école cherche à émerger dans l'aire toulonnaise (photo MN)