L’Armanac de Mesclum a vingt ans


Avec près de 300 pages, l’almanach des Amis de Mesclum marque le coup pour son vingtième opus. Comme d’habitude on peut piocher toutes sortes d’écrits dans ce volume 100% en occitan de Provence, qui s’attache à l’humain et évite le superficiel.



Le plus bel âge !
Quand l’équipe des Amics de Mesclum a lancé son premier Armanac il y a vingt ans, elle reprenait une vieille tradition, pas spécifiquement occitane d’ailleurs, qui poussait à la lecture quotidienne dans les chaumières.
 
Il n’y a plus beaucoup de chaumières, et la télévision il y a vingt ans, l’internet aujourd’hui, rendaient théoriquement obsolète cette façon de publier.
 
Pourtant l’Armanac joue son rôle de diffuseur de la langue occitane en Provence, mais aussi d’idées sociales qui semblaient écrasées sous le poids du CAC40.
 
C’est peut-être d’ailleurs là l’explication de son durable succès. Les lecteurs, perdus dans un univers médiatique tout entier dédié à l’admiration de l’argent roi et au nivellement de toute information au prêt-à-penser libéral, se retrouvent un peu dans ces deux cents quatre-vingt pages d’humanité, de rigueur intellectuelle, et d’amour de l’individu.
 
L’Armanac est aussi une tradition. Donc on y sacrifie.

C’est un peu une famille, qu’on revoit au moins une fois par an pour un bon repas sous la tonnelle.

On y rencontre parfois Magali Bizot qui philosophe sans en avoir l’air, André Abbe qui raconte le dernier match de rugby durant lequel il a tour à tour admiré et grommelé, la jeune Maelle Dupon qui revient d’un improbable coin éloigné de la planète, Amanda Biot qui raconte comment elle a décelé un lien entre Bouddha et le nombre total de nos orteils…et Gérard Phavorin qui vient laisser quelques petits dessins très attendus sur la nappe en papier.

Année à forte symbolique

Tonin Olles est un des piliers historiques de l'Armanac (photo MN)
Une famille de pensée humaniste, version "partisans de la Sociale", plantée dans le siècle des "m’as-tu-vu-dans-les-média" et de la peur du lendemain, voilà à quoi ressemble l’Armanac de Mesclum.

Bref c'est une valeur sure, et durable. D’ailleurs elle le prouve avec ce nouvel opus.
 
Il est joué au début d’une année tout de même particulière, puisque 2014 sera à la fois le centenaire de la grande boucherie européenne de 1914 et celle de la mort de Frédéric Mistral. Entre la disparition de l’occitan, enfoui dans les tranchées, et celle de l’artisan de la première résurrection littéraire, 1914 interrogera surement le lecteur de l’Armanac durant les prochains mois. Assurément.
 
Le lexique de fin d’ouvrage permettra, comme d’habitude, aux lecteurs de s’y retrouver quand ils ne sont pas bien assurés dans leur langue non enseignée (ou si peu).
 
E la liste d’associations et journaux qui oeuvrent dans le même sens que les Amics de Mesclum sont aussi une aide précieuse pour qui veut aller un peu plus loin.

A ce sujet, bien entendu Aquò d’Aquí compte sur cette équipe pour mettre à jour les informations concernant le site web de notre journal. Elles n’ont que deux ans de retard dans l'Armanac 2014. Rien de bien grave, c’est le geste qui compte.

Lundi 27 Janvier 2014
Michel Neumuller