Jornalet lance un cri d’alarme


BARCELONA. Créé à Barcelona voici sept ans, ce média occitan en ligne souffre du non versement de subventions. Il lance une souscription. Son animateur Ferriol Macip Bonet répond à nos questions.



Ferriol Macip Bonet, l'animateur du Jornalet (photo XDR)
Jornalet est en danger mortel. Mais de quoi vit ce média ?
L’équipe est bénévole à cent pour cent, Jornalet n’a pas de salarié, et trop peu d’aides publiques, dont le versement est contrarié par la situation politique en Catalogne. C’est en fait l’association des Amis de Jornalet qui apporte l’essentiel des fonds qui  permettent au site web de vivre, jusqu’à présent. L’association est sise en Occitanie française. Ce sont donc des individus conscients qui nous permettent de subsister actuellement.
 
Pourquoi les aides publiques sont-elles contrariées ?
La situation est désespérante. Nous recevons, théoriquement, une aide de la Generalitat de Catalunya, et un partenariat avec le Conseil General d’Aran nous apporte un complément. Mais nous sommes victime collatérale de l’article 155 – celui qui, dans la Constitution espagnole, permet de suspendre l’autonomie de la Catalogne – Son application par le gouvernement espagnol provoque des retards de paiements dramatiques pour nous. Une partie de la subvention qui nous est accordée n’est pas arrivée, pour cause de vérifications abusives de l’Etat. Et une autre partie n’arrivera jamais, car elle est carrément contestée par l’Etat. C’est tout de même un quart du total ! Ce n’est pas particulier à Jornalet, car tout le monde associatif est ainsi impacté par des contrôles exagérés en Catalogne. Ceci dit, nous pouvons espérer que cette période de blocages va bientôt prendre fin. Il s’agit donc pour Jornalet de tenir le coup, de traverser une mauvaise passe.
 
De quoi avez-vous besoin ?
Nos besoins s’élèvent à 12 000€ par an, et pour finir 2018, débuter 2019 nous avons absolument besoin de 3000€. Pour cela nous ne pouvons que compter sur la solidarité des Occitans, qui peuvent abonder l’Association des Amis de Jornalet. Je reçois une indemnité modeste pour le temps passé ; il faut rémunérer tout le système informatique ; et puis il y a des frais généraux.
 
Il y a à peine un mois La Setmana déposait son bilan. La société Vistedit qui l’éditait attendait elle aussi une subvention, jamais accordée.
Le comportement de l’Office Public de la Langue Occitane m’a révolté. Il est responsable de la disparition de la Setmana, comme de la Fédération Interrégionale des Médias Occitans (Fimoc) qu’il a refusé de subventionner. Tuer La Setmana pour pouvoir créer un média aux ordres, ça semble le plan de l’Oplo. Mais c’est aussi une leçon qui nous a été donnée ; les médias occitans ne peuvent que compter sur les gens eux-mêmes. C’est ce que nous faisons en leur demandant de nous aider dans cette passe délicate.
 
 

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Mercredi 19 Septembre 2018
Michel Neumuller