Emoi dans le milieu des défenseurs de l’enseignement de l’occitan – et de toutes les langues régionales en France : le premier ministre Jean Castex devait le mercredi 15 septembre “rencontrer” via visio conférence une partie des acteurs, et une partie seulement, s’est émue Martine Ralu, la présidente d’Òc-Bi, la fédération des parents d’élèves de l’enseignement bilingue occitan-français. “Nous ne comprenons pas pourquoi ni la Felco, ni la Flarep ni nous mêmes n’y sommes conviés”.
En revanche l’Office Public de la Langue Occitane, l’OPLO, selon notre source, était convié à ce qui devait être un dialogue sur l’enseignement immersif des langues régionales. Bien entendu, à la suite du rapport demandé par Jean Castex à deux parlementaires, le député Christophe Euzet et le sénateur Yannick Kerlogot, il n’est pas anormal que le premier ministre rende compte des décisions qui pourraient suivre les conclusions de ce rapport.
En effet une lecture stricte des décisions du Conseil Constitutionnel pourrait conduire les Recteurs d'Académies à empêcher ce type d'enseignement dès lors que l'Etat y est impliqué d'une manière ou d'une autre.
Mais pourquoi les uns et pas les autres ? François Alfonsi, le député européen et fondateur avec Paul Mollac de Pour Que Vivent Nos Langues, n’y a pas non plus été invité, ni d’ailleurs PQVNL.
Spécifique à l'enseignement en immersion ?
A la Confédération des Calandretas, par contre, l’invitation est parvenue. “Je suppose que le premier ministre a voulu traiter spécifiquement de l’enseignement immersif, car c’est celui-là qui a été mis en danger par les décisions du Conseil Constitutionnel après le vote de la loi Mollac” estime Jean-Louis Blénet, le co-pdt de la Confédération des Calandretas. L'invitation à ceux qui l'organisent en pratique serait donc de l'ordre de la normalité.
Selon lui le réseau des écoles immersives associatives Eskolim, qui regroupe tant les calandretas que les iskatolas et autres diwan, aurait été invité par le premier ministre. “C’est intéressant évidemment qu’il discute avec les intéressés, d’autant plus que c’est le premier ministre qui le fait, et non son ministre de l’Enseignement, qui a torpillé la loi Mollac”.
Ce sera d’ailleurs une demande de la Confédération des Calandretas lors de cette “rencontre”, qui devrait être suivie d’autres : que le premier ministre s’implique et prenne directement en charge ce dossier. L’autre demande, pressante, sera certainement d’engager le processus d’une modification constitutionnelle… L’article II de la Constitution, rappelons le, stipule que “la langue de la République est le français”, et autorise donc les conseillers constitutionnels à tous les blocages.
À l’heure de publier cet article nous attendons les réactions de la Felco. Il est donc possible que celui-ci soit mis à jour avant la discussion Castex-Eskolim