...Et d'autres livres encore...


A lire et souvent à garder précieusement...



La Langue d’Oc telle qu’on la parle (sous la dir. De Jean-Claude Bouvier)

Cet atlas linguistique de Provence historique propose, à l’aide de nombreuses cartes, d’indiquer comment on dit ceci ou cela en occitan, ici et là. Ainsi le lecteur chemine de vallée en vallée pour se rendre compte que la notion de « variétés dialectales » n’est pas si opérante que cela : le « ch » ne remplace ainsi pas le « k » aussi simplement quand on monte vers le nord de la région. Ce travail a commencé par des collectages d’étudiants et de passionnés au cours des années 1980. Ainsi les manières de dire ont été recueillies tant qu’il y avait encore de nombreux locuteurs naturels dans notre région. Le résultat peut aider quiconque a l’intention de parler ou écrire occitan en marchant sur les pas des anciens. Œuvre de linguiste, bien sûr, de socio linguiste et d’historien comme de géographe certainement.  Extrait : « un instantané de l’état des parlers de la langue d’oc orientale, entre 1960 et 1990, sans chercher à en reconstituer les anciennes couches oubliées ni restaurer un état de langue « pure ».

325 p. grand format, nombreuses ill. et cartes. 50€

De la tèrra a la Tèrra (Andrieu Abbe)

Les meilleures chroniques humanistes de ce journaliste globbe-trotter, qui n’a jamais oublié qu’il fut paysan. André Abbe en Argentine ou en Australie à la rencontre d’êtres humains au travail, vous dit leurs pratiques culturelles comme ne le fera jamais la télé, dans un provençal qu'il parle quotidiennement chez lui dans le Haut Var, et nous rapproche en permanence de nos frères humains de tout là-bas là-bas. Extrait : "per si rabalhar quatre sòus, lei rugbiarèlas (convenié d'inventar lo nom !) de Sélestat aguèron una ispiracien. si faguèron fotografiar dins sa nuditat quasi totala. Aguèron lo còrps pintat coma aqueu dei guerriers polinesians"
 
135p. 10€ sautamessugas@gmail.com

La color lenta de la pluèja ( Maëlle Dupon)

On ne se passe pas des poursuites engagées à travers le monde, après l’amour, un boulot, ses rêves…Comme les mène Maëlle Dupon, qui a aujourd’hui posé son sac à Montréal. En attendant que la jeune auteure reprenne son stylo, on peut re découvrir ce recueil intelligemment publié par Jorn. Extrait : "Mar ligura / Tas èrsas de nau silenciosa / Negras espotidas suls rocasses / Quant de temps passèrem / Lo tren Florença que dobrissiá sos uèlhs / Los fums defòra / Parlàvem pauc"

120p. 15€ 

Les nuits blanches de Pythéas le Marseillais ( François Herbaux)

Le savant massaliote quitta la Méditerranée, au Vè siècle avant JC, sans doute en faisant du « bateau-stop », aborda en Angleterre, puis aurait découvert l'Islande, d'où il calcula la latitude, à l'aide des étoiles et d'un jeu de cordes nouées. Premier Méditerranéen à observer la banquise, qu’il appela « poumon marin » dans lequel les états solide, liquide et gazeux cohabitaient, il revint à bon port par la route terrestre, sans doute en empruntant le Danube. C’était inconcevable, et il fut traité de « galléjeur » par les historiens grecs de l’Antiquité. Le début d’une réputation qui dure, dure…François Herbaux, journaliste Chti installé à Marseille se passionne depuis un quart de siècle pour la culture scientifique en Provence. Il fait ici, sous forme fictionnelle, le point sur les connaissances à propos de Pythéas, dont il chausse les sandales pour une passionnante narration qui le fait avancer à la fois au XXIè siècle et voici 2300 ans. Extrait : «  - lâchez-moi, ! vous n’avez pas le droit ! Vous ne savez pas qui je suis ! – Tiens-toi tranquille sale barbare ! répondit l’officier qui semblait maîtriser convenablement la langue des Ligures »
 
510 p. 22€ beau travail d’édition.

L’afaire dau porquet (Reinat Toscano)

Qui a dérobé toute la cochonnaille des forains la veille de la Foire de la Saucisse ? Telle est la question qui se pose à Milo Levesque, journaliste local qui en a vu d’autres…. La réponse se trouve dans la tête de certains notables de cette localité qu’on devine varoise. Où va se nicher l’envie du pouvoir ? Dans le lard, la pressure, ou le pied de porc ?
 
Le côté surréaliste de village ou d’HLM,  chez Reinat Toscano, est une constante. Il tord un peu la réalité, parce que la logique dramatique l’exige, et que celle-ci doit invariablement vous conduire à l’improbable. Et puis aussi, peut-être, parce que la réalité, la vraie, ne lui convient pas.
 
reinatmail@aliceadsl.fr

Mercredi 21 Décembre 2016
Michel Neumuller