Il existe une jeune poésie d’expression occitane, elle est féminine, a moins de trente ans, et dépend de poétesses qui font le tour du monde. Aurélia Lassaque en est un porte-drapeau souriant. Et si Joan-Pau Creissac, viticulteur languedocien ne correspond pas à ces critères, c’est en tant qu’éditeur, à Jorn, qu’il permet de faire connaitre une comète de 23 ans, Maelle Dupon.
Tous deux se sont interrogés, au cours d’une table ronde, sur le processus de création poétique en occitan. Au sympathique festival Parole Indigo, d’Arles, qui organisait sa véritable première édition du 1er au 3 novembre, on a installé des chaises en rond, pour cette table ronde qui, en fait, s’est tout à fait passée de table…
Quoi de commun, hors la poésie, entre ces deux auteurs ? L’esprit de rébellion surement. A une génération de distance, le défi les a porté tous deux.
« J’ai été marqué par Mai 68, au point de revenir au village y cultiver la vigne, tout en y développant un travail littéraire » souligne JP Creissac. « En ville je m’affirmais comme Occitan, marqué par le slogan « òme d’òc as drech a la paraula ! » ; et chez moi, je devais affronter le regard goguenard de mes confrères qui estimaient que je perdais mon temps avec la poésie, qui évidemment ne sert à rien…comme le fait de trouver belle la lumière, aimer, emplir ses poumons… » : des banalités qui rendent la vie belle et que le poète a rappelé dans un texte plein d’humour tranquille.
Tous deux se sont interrogés, au cours d’une table ronde, sur le processus de création poétique en occitan. Au sympathique festival Parole Indigo, d’Arles, qui organisait sa véritable première édition du 1er au 3 novembre, on a installé des chaises en rond, pour cette table ronde qui, en fait, s’est tout à fait passée de table…
Quoi de commun, hors la poésie, entre ces deux auteurs ? L’esprit de rébellion surement. A une génération de distance, le défi les a porté tous deux.
« J’ai été marqué par Mai 68, au point de revenir au village y cultiver la vigne, tout en y développant un travail littéraire » souligne JP Creissac. « En ville je m’affirmais comme Occitan, marqué par le slogan « òme d’òc as drech a la paraula ! » ; et chez moi, je devais affronter le regard goguenard de mes confrères qui estimaient que je perdais mon temps avec la poésie, qui évidemment ne sert à rien…comme le fait de trouver belle la lumière, aimer, emplir ses poumons… » : des banalités qui rendent la vie belle et que le poète a rappelé dans un texte plein d’humour tranquille.
Lecture publique d'Aurélia Lassaque et de Joan-Pau Creissac. La langue d'Oc, une liberté créatrice (photo MN)
Au cours de la table ronde (photo MN)
Aurélia Lassaque, elle, est entrée en poésie après avoir affirmé son désir d’occitan. Par défi. « Après mon baccalauréat, j’ai été retenue en khâgne à Toulouse. Or, j’avais noté que ma seconde langue était l’occitan. Je m’attendais à voir mon dossier de candidature rejeté. Mais pas du tout ! au contraire, on m’a recherché un professeur particulier. »
Le résultat, c’est une thèse fondatrice sur le théâtre baroque occitan du XVIIè siècle, qu’on espère bientôt publiée, et deux recueils de poèmes : Cinquena sason d’abord, puis Pour que chantent les Salamandres, suite de courts textes souvent sensuels, qui, si on peut la trouver tout à fait inutile, n'en est pas moins absolument nécessaire à qui aime emplir ses poumons, trouver belle la lumière, etc.
Le processus créatif de l’un et l’autre auteur mérite d’être abordé tel qu’ils en parlent eux-mêmes.
« Quand je taille mes vignes je suis loin de penser à la poésie" reconnait JP Creissac. "Mais ce que je peux dire, c’est que devant ma feuille, la liberté est le moteur. Au lycée, la poésie française et ses grands noms, cela m’écrasait. Avec l’oc, c’est la liberté qui prime ; c’est le crochet avec lequel je fais sauter les verrous ».
Aurélia Lassaque, elle, s’isole devant deux feuilles : l’une recevra un texte en français, l’autre en occitan ; ce sera le même, et pourtant le ressort de l’un et de l’autre seront différents, dépendant de l’imaginaire particulier que véhiculent l’une et l’autre langue. Voilà la raison de ces traductions par l’auteure, qui nous disent bien qu’il s’agit du même poème, et qui pourtant nous semblent parfois respirer différemment.
Le résultat, c’est une thèse fondatrice sur le théâtre baroque occitan du XVIIè siècle, qu’on espère bientôt publiée, et deux recueils de poèmes : Cinquena sason d’abord, puis Pour que chantent les Salamandres, suite de courts textes souvent sensuels, qui, si on peut la trouver tout à fait inutile, n'en est pas moins absolument nécessaire à qui aime emplir ses poumons, trouver belle la lumière, etc.
Le processus créatif de l’un et l’autre auteur mérite d’être abordé tel qu’ils en parlent eux-mêmes.
« Quand je taille mes vignes je suis loin de penser à la poésie" reconnait JP Creissac. "Mais ce que je peux dire, c’est que devant ma feuille, la liberté est le moteur. Au lycée, la poésie française et ses grands noms, cela m’écrasait. Avec l’oc, c’est la liberté qui prime ; c’est le crochet avec lequel je fais sauter les verrous ».
Aurélia Lassaque, elle, s’isole devant deux feuilles : l’une recevra un texte en français, l’autre en occitan ; ce sera le même, et pourtant le ressort de l’un et de l’autre seront différents, dépendant de l’imaginaire particulier que véhiculent l’une et l’autre langue. Voilà la raison de ces traductions par l’auteure, qui nous disent bien qu’il s’agit du même poème, et qui pourtant nous semblent parfois respirer différemment.