Aquò d’Aquí de septembre marche sur les cendres


Votre mensuel suit les traces de l’incendie, interroge l’aménagement du territoire au lieu de pester contre les quelques incendiaires qui n’auraient pas cette importance dans une forêt mieux gouvernée. L’occupation de l’espace bien comprise passe par l’agriculture. Celle de montagne compte sur la lavande, aussi emblématique que récente en Provence. Nous nous intéressons à une journaliste brésilienne occitanophone et vous mettons aussi quelques CD importants entre les oreilles, quelques livres étonnants sous les yeux. Abonnez-vous, surtout abonnez-vous, sans vous la presse occitane de Provence n’existerait pas.



Pompiers épuisés, bois noirs, suie dans le ciel, habitants déplacés, avions des secours fatigués, routes coupées…Les incendies de l’été ont détruit près de 10 000 hectares de forêts méditerranéennes, entre la fin juillet et la mi-août. Punir les incendiaires, que l’on veut voir partout, dépenser des millions d’euros pour renouveler la flotte de bombardiers d’eau…Les solutions sont-elles adaptées à la sauvegarde de notre pays ? Aquò d’Aquí a pris le parti d’aller au plus près des Provençaux qui pâtissent des incendies, et celui d’examiner la responsabilité des aménageurs du territoire. La grande libéralité avec laquelle ont été délivrés les permis de construire depuis trente ans forment une part du problème, la difficulté à faire respecter les obligations de débroussailler découle de cet étalement urbain que personne ne semble vouloir contenir.
 
Notre numéro de rentrée s’intéresse aussi – c’est une constante d’Aquò d’Aquí – à ces étrangers, qui cessent de l’être quand ils communiquent dans notre langue, si méprisée en France ! Gisèle Naconaski, elle, vient du Brésil, et cette journaliste s’est immergée dans tous les aspects de notre culture, d’autant qu’elle parle remarquablement languedocien. Portrait.
 
Le haut pays s’est dépeuplé voici déjà longtemps. L’exode rural a été terrible. Vient maintenant l’heure, pour ceux qui restent, de penser raisonnablement le développement économique. Avec la famille Correard, la lavande fine gagne les terrains de moyenne montagne, assure une part de la relative richesse de la vallée du Buech, et diffuse sa bonne odeur…Mais entre cours du marché et normes européennes, rien n’est facile pour qui veut vivre et travailler au pays.

Musique et lecture : étonnement et stupéfaction au programme

Pour les collectivités non plus rien n’est simple en ce début d’ère macronienne. La suppression annoncée de la taxe professionnelle met celles-ci en situation d’anxiété. Comment décider votre politique sans ressources ? Demander à l’Etat, c’est la solution habituelle du jacobinisme, un risque avéré pour notre analyste Philippe Langevin.
 
Cette fin d’été est aussi celle d’une riche activité littéraire et musicale du domaine occitan. Avec les CD de Cylsée, de Corsi’Tania, celui de Flor Enversa, sorti en fait déjà l’hiver dernier ; avec le dernier roman – à la forme stupéfiante – de Matthieu Poitavin, et le poème épique inspiré par Dante que publie Reinat Toscano, il y a vraiment de quoi se mettre intelligemment, sous les yeux et entre les oreilles, ce mois-ci.
 
A ce sujet, en juin vous fûtes privés du panorama proposé par la Librairie Occitane de Gap. En septembre sa surface double, n’hésitez pas à suivre les conseils de ces professionnels du livre occitan.
 
Et nous vous engageons aussi à fêter, le 24 septembre prochain à Ventabren, la remise du Grand Prix Littéraire de Provence, cette année à l’homme de théâtre niçois Jean-Luc Gag, troisième d’une dynastie dédiée au théâtre en nissart.

Ré-abonnez vous, ça sauve les journaux en langue régionale...

Les amateurs d’actualité crayonnée se précipiteront sur les dessins d’actualité de Gérard Phavorin, plus féroce que jamais. Avec Médéric Gasquet-Cyrus, vous ferez des petits trous dans le sable des plages…Allez savoir ce que vous en retirerez ? Des façons de parler marseillais, à coup sûr.
 
Et surtout n’oubliez pas, sans vos abonnements, ce miracle mensuel qu’est Aquò d’Aquí ne saurait être soutenable, durable. Abonnez-vous, et si vous l’êtes, ne laissez pas passer le moment de renouveler votre abonnement. Nous vous donnons, dans ce numéro 298, tous les moyens de savoir quand et comment.

Mercredi 30 Aout 2017
Michel Neumuller