Anna Geli à Toulon : "Nous ne demandons qu'à discuter avec l'Etat, qui lui met les élus en prison pour faits d'opinions" (photo MN)
« Aujourd’hui l’Etat exerce un chantage, les prisonniers d’opinion lui serviraient de monnaie d’échange, pour faire taire notre désir de république indépendante ». Anna Geli, jeune trentenaire s’exprime en occitan de la Val d’Aran, ce territoire pyrénéen d’Espagne où – fait unique au monde – sa langue, la nôtre, est de plein droit utilisée dans les actes publics et enseignée à l’école. L’occitan est aussi, depuis 2014, une des deux langues officielles de la Generalitat de Catalunya, leur « Conseil Régional », à part que là-bas, les Catalans parlent de nation. Détail, l’occitan n’est pourtant parlé que par une infime proportion de la population catalane, 7000 personnes au plus.
Anna Geli, une ex skieuse professionnelle et journaliste, élue députée de Junts per Cat ( le mouvement du président en exil Carles Puigdemont) avait répondu à l’invitation du Collectif de Solidarité avec le Peuple Catalan, un des trois qui se sont constitués en Provence, avec Nice et Aix-Marseille.
« Si nos droits humains son niés, bafoués, comment pourrions-nous être des Européens libres ? » La députée du Parlement de Catalogne posera d’entrée le débat sur la question de l’exercice du droit : celui à exprimer ses opinions, celui de décider du sort de sa nation, celui de voter, tout simplement. Des droits fondamentaux, qu’il n’est plus possible d’exercer sans risque grave en Espagne.
Rappelons qu’après huit années de vexations et de blocages de toute loi catalane importante par le Conseil Constitutionnel espagnol, en connivence avec le Partido Popular, au pouvoir jusqu’à il y a quinze jours, les Catalans ont voté, malgré une répression policière féroce, le 1er octobre 2017, pour l’indépendance et la constitution d’une République.
Anna Geli, une ex skieuse professionnelle et journaliste, élue députée de Junts per Cat ( le mouvement du président en exil Carles Puigdemont) avait répondu à l’invitation du Collectif de Solidarité avec le Peuple Catalan, un des trois qui se sont constitués en Provence, avec Nice et Aix-Marseille.
« Si nos droits humains son niés, bafoués, comment pourrions-nous être des Européens libres ? » La députée du Parlement de Catalogne posera d’entrée le débat sur la question de l’exercice du droit : celui à exprimer ses opinions, celui de décider du sort de sa nation, celui de voter, tout simplement. Des droits fondamentaux, qu’il n’est plus possible d’exercer sans risque grave en Espagne.
Rappelons qu’après huit années de vexations et de blocages de toute loi catalane importante par le Conseil Constitutionnel espagnol, en connivence avec le Partido Popular, au pouvoir jusqu’à il y a quinze jours, les Catalans ont voté, malgré une répression policière féroce, le 1er octobre 2017, pour l’indépendance et la constitution d’une République.
Discuter avec un mur et des porteurs de matraques ?
La suite est connue, le président contraint à l’exil, et neuf personnalités de la société civile, des élus du peuple, dont la présidente du Parlement Carme Forcadell, en prison préventive, sous des prétextes scandaleux, depuis des mois… 20 000 citoyens inquiétés pour faits de grève ou, simplement, pour avoir exprimé sur les réseaux sociaux leur dégoût de l’attitude gouvernementale.
« Tout ceci était en germe dans la Constitution de 1978. Elle constituait une transition entre Franquisme et Démocratie, on en est resté à la transition… » a souligné, en vidéo-conférence, Gérard Onesta. Le conseiller régional d’Occitanie, ex vice-président du Parlement Européen, a été observateur international en Catalogne lors du Référendum. par vidéo transmission, il a détricoté, pour le public toulonnais, la réthorique d’Etat : non le référendum n’était pas illégal au moment de sa tenue. La répression était donc un abus du pouvoir (1000 blessés, dont certains gravement, parfois mutilés).
« Le drame vécu par les Catalans pose le problème de l’Europe des Etats » a déclaré Gustave Alirol. Venu d’Auvergne pour l’occasion, le délégué du Partit Occitan à l’Alliance Libre Européenne, souhaitait rappeler que « L’Union Européenne respecte les constitutions de chacun de ses membres. Ne vous étonnez pas si elle n’intervient pas dans les affaires espagnoles. En revanche elle serait légitime à réclamer la fin de la répression ». Mais elle ne le fait pas !
Anna Geli, qui s’exprimait en français pour l’occasion, a répondu aux nombreuses questions de la salle à l’issue des conférences. « Oui, nous avons des progrès à faire en matière de communication internationale, mais nous devrions être mieux soutenus. Non, n’imaginez pas que le renversement de Rajoy, par une motion de censure, signifie un mieux pour les Catalans…Nous attendons simplement de voir si le nouveau gouvernement socialiste (une coalition hétéroclite sans majorité automatique) saura négocier ».
Car discuter avec l’Etat, c’est ce que demandent, en vain depuis 2010, tous les représentants d’institutions catalanes. Un mur et des coups de bâton, ce fut leur seule réponse toutes ces années, avec la prison pour perspective. Oui ! Nous sommes pourtant bien en Europe au XXIè siècle.
« Tout ceci était en germe dans la Constitution de 1978. Elle constituait une transition entre Franquisme et Démocratie, on en est resté à la transition… » a souligné, en vidéo-conférence, Gérard Onesta. Le conseiller régional d’Occitanie, ex vice-président du Parlement Européen, a été observateur international en Catalogne lors du Référendum. par vidéo transmission, il a détricoté, pour le public toulonnais, la réthorique d’Etat : non le référendum n’était pas illégal au moment de sa tenue. La répression était donc un abus du pouvoir (1000 blessés, dont certains gravement, parfois mutilés).
« Le drame vécu par les Catalans pose le problème de l’Europe des Etats » a déclaré Gustave Alirol. Venu d’Auvergne pour l’occasion, le délégué du Partit Occitan à l’Alliance Libre Européenne, souhaitait rappeler que « L’Union Européenne respecte les constitutions de chacun de ses membres. Ne vous étonnez pas si elle n’intervient pas dans les affaires espagnoles. En revanche elle serait légitime à réclamer la fin de la répression ». Mais elle ne le fait pas !
Anna Geli, qui s’exprimait en français pour l’occasion, a répondu aux nombreuses questions de la salle à l’issue des conférences. « Oui, nous avons des progrès à faire en matière de communication internationale, mais nous devrions être mieux soutenus. Non, n’imaginez pas que le renversement de Rajoy, par une motion de censure, signifie un mieux pour les Catalans…Nous attendons simplement de voir si le nouveau gouvernement socialiste (une coalition hétéroclite sans majorité automatique) saura négocier ».
Car discuter avec l’Etat, c’est ce que demandent, en vain depuis 2010, tous les représentants d’institutions catalanes. Un mur et des coups de bâton, ce fut leur seule réponse toutes ces années, avec la prison pour perspective. Oui ! Nous sommes pourtant bien en Europe au XXIè siècle.
Dans le public, parfois très informé, le débat s'instaure avec les conférenciers (photo MN)