« Nous avons un fonds de poésie de grande qualité à l’Ostau dau País Marselhés, et l’idée originelle c’était de l’exploiter, de le faire découvrir durant une soirée dédiée… mais beaucoup nous ont demandé à pouvoir choisir selon leur goût, alors on a fait évoluer l’idée » relate Pèire Molin, qui est employé par le cercle, désormais bien connu de l’occitanisme marseillais, pour en gérer les activités.
Et c’est ainsi que vendredi 28 mars une vingtaine de poètes d’un jour ou de toute la vie sont montés sur scène pour exprimer les émotions les plus diverses, en vers le plus souvent. Iel l’ont fait en occitan, de plusieurs variétés, mais aussi en créole de Maurice, en persan, et plus d’une fois en catalan.
De la nòva cançon occitana à la poésie persane chantée
This browser does not support the video element.
« J’ai été surprise de voir autant de jeunes pour venir s’exprimer en provençal » a pu s’étonner l’une des poétesses, durant l’entracte d’une soirée qui a duré, duré, duré… avec le public d’une petite centaine d’habitués… ou de nouveaux adhérents. L’Ostau dau País Marselhés en compte largement plus de deux cents, et fonctionne selon le statut des cercles républicains, il faut être adhérent pour participer à nombre d’activités, ou tout simplement s’y restaurer, et bien entendu participer aux décisions.
Gérard, venu de Miramas, a pris le piano électronique en mains, et s’est mis, sur sa propre composition, à chanter le texte d’un ami, que tout le monde a repris en chœur ; Jagdish a déclamé en créole avec force moulinets des bras, Anna a défendu l’usage du catalan à l’aide d’un texte d’une connaissance, Maria a dans la même langue récité, psalmodié et chanté une ode à l’âge de vingt ans, celui « où le sang bout » ; Magali a lu ses propres textes, accompagnée par Aymeline, qui par ailleurs donne ici le cours d’occitan débutants. Laure-Anne a ému l’assistance avec le fameux planh de la Comtesse de Die, et Céline l’a rejointe sur l’estrade pour chanter avec force ce cri d’une femme délaissée … vers 1190 ; Alexandre, lui, a illustré la nòva cançon occitana en chantant Mans de Breish et son fameux « Volèm viure al país ». Et encore nous ne citons pas ici toutes celles et ceux qui ont eu à cœur d’affirmer sur scène que, non ! Décidément, l’occitan n’est pas une langue morte.
D'autres animations et soirées culturelles et festives à venir
La soirée, c’est notable, ne sera pas sans suites. « Nous relançons le ciné club et en particulier le 11 avril venez pour une soirée Joan Fléchet » insiste Pèire. Le cinéaste de l’Orsalhier, et de dizaines de courts métrages sur les actes et fêtes de la culture d’oc sera ce soir-là à l’honneur. Et si vous aimez danser trad, sachez qu’il y aura scène ouverte à l’Ostau, le 26 avril, pour qui veut animer une partie du balèti.
Rappelons que l’Ostau dau País Marselhés, créé en 2000, est ouvert à toutes et tous, que l’adhésion ne coûte que deux €uros et que ce cercle propose diverses animations, des clubs internes tel justement la commission qui cherche à faire vivre le fonds d’ouvrages de l’Ostau ; et bien sur des cours d’occitan de tous niveaux et des ateliers musicaux.