A Gap la Calandreta doit gérer son succès


GAP. Syril Buslig et les parents de cette école associative bilingue se battent pour offrir des conditions honorables d'enseignement en occitan alpin à 37 élèves. Depuis 2016 le Conseil Régional a fortement baissé son aide, sur la base d'informations fausses. Le président de l'association réagit pour Aquò d'Aquí.



"Plus de quarante élèves seront inscrits à la prochaine rentrée, nous espérons un second poste enseignant" (photo MN)
Pourquoi les parents choisissent-ils la Calandreta gapiana ?
Mon cas est à peu près celui de tous ici. Ma fille était très active, et s’ennuyait en crèche. Mais comment trouver une école qui réponde à nos souhaits ? Rapidement, à Gap, nous arrivons à la Calandreta : taille familiale, bilinguisme précoce, et méthodes Freinet !
 
Nous avons connu cette école vivotant avec moins de vingt élèves. La voici en forte croissance d’effectifs. Comment gérer le succès ?
Il y a cette année 37 enfants inscrits, et autant de familles adhérentes de la Calandreta. Nos travaux d’agrandissement récents y sont pour quelque chose. Nous avons enregistré de nombreuses demandes en 2016-17, c’est vrai.

Tant mieux, mais cela cause aussi un souci majeur ; à quarante élèves – et nous y arriverons à la rentrée prochaine – nous devons pouvoir proposer un second enseignant. Comment financer le poste ? L’Etat tiendra t’il ses engagements en nous permettant de le créer ? En attendant nous l’avons financé sur fonds propres.

Mais la Région Paca a fortement baissé sa subvention cette année. Car on apprendrait ici autre chose que l’occitan local ?
Evidemment non ! Appelez le occitan alpin ou gavot, mais vous l’avez entendu en classe, on n’apprend rien d’autre ici.

La Région a cependant supprimé près de la moitié de sa subvention cette année avec cet argument inapproprié, ce qui a provoqué une chute de notre budget de 35 000 €. C’est énorme pour nous. Mis à part les enseignants dont le poste est financé par l’Etat, il y a nos Atsem*, et, très concrètement, des travaux prévus n’ont pas été menés.

La baisse de subvention régionale signifie, pour nos enfants, le non-agrandissement de la cour de récréation. Nous avions l’argent pour ça, mais du coup l’avons utilisé pour financer le second poste enseignant, correspondant à notre classe de maternelle.  Maintenant que faire ? Nous ne pouvons plus financer ce poste, et la cour reste toute petite.

*assistantes des classes maternelles

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Au Hameau St-Jean de Gap, la cour de récré aurait du être agrandie, mais la chute des aides de la Région Paca contraint les jeux d'enfants à l'étroitesse (photo MN)

Les abonnés du mensuel Aquò d'Aquí disposeront de cet entretien en occitan alpin, et pourront découvrir notre reportage à la Calandreta de Gap. Nous nous sommes immergés...dans l'école immersive !

Jeudi 25 Mai 2017
Michel Neumuller