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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 








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Majoritairement favorables aux langues de France


Mettons de côté les enquêtes bidon qui invitent les gens à réagir sur le coup. Il reste les sondages plus sérieux, et les enquêtes d’opinions qui, elles, montrent que les langues régionales sont très majoritairement perçues comme devant bénéficier de droits en France.



Un récent « sondage » (en fait une incitation aux lecteurs à répondre au pied levé durant quelques heures) du Figaro a pu laisser penser que 60 % des gens étaient opposés à l’enseignement des langues régionales en France.
Majoritairement favorables aux langues de France

Cet exercice de pseudo enquête d’opinion, dans le quotidien le mieux financé par l’argent public en France, n’est heureusement pas la seule façon de cerner ce que pensent nos concitoyens.
 
Le quotidien Ouest-France (lui aussi pas mal aidé par l’Etat) a demandé à l’institut IFOP de questionner de façon plus scientifique l’état de l’opinion à ce sujet. Au moins notre argent aura là été utilisé plus raisonnablement.
 
Il en ressort que 72% des Français sont favorables à la reconnaissance des langues de France. C’est logique au fond, qu’ils se reconnaissent eux-mêmes. Et ce pourcentage monte à 85% dans les départements où l’une des langues régionales est employée.
 
C’est le signe que, au fond, il y a en France un attachement à notre diversité, et que nos langues sont perçues comme un patrimoine national, y compris par ceux qui ne sont pas directement concernés.
 
Dans l’océan de bêtise où nous sommes contraints de naviguer chaque jour, un peu d’intelligence ne fait pas de mal !
 
Et voici que France TV Info réalise une enquête sur le même thème, mais de façon plus personnalisée. C’est pourquoi je vous invite à y participer en livrant un peu de vous.
 
Qui sait si, demain, nous n’aurons pas au bout de la démarche, un documentaire largement diffusé qui affirmera notre envie d’aller de l’avant avec des langues qui disent le terroir et l’histoire, mais qui sont aussi souvent un lien entre les peuples.
 
Avec l’occitan, nous le savons bien, puisqu’il nous donne des dispositions pour mieux comprendre nos amis Italiens, Espagnols, Catalans et Portugais, pendant que l’alsacien ouvre à l’allemand, le corse à l’italien, et le breton à l’espace du gaélique. Et que dire du berbère et de l’arménien, ces autres langues de France, qui sont notre passeport pour des échanges culturels et économiques fructueux avec d’autres parties du monde.
 

Mercredi 17 Juin 2015
Michel Neumuller




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